Pour apprécier à sa juste valeur le Grand Prix de Bahreïn disputé dimanche, c'est derrière qu'il fallait regarder. Derrière le vainqueur du jour, Vettel. Loin dans son rétroviseur, on a eu droit à de belles bagarres - jusqu'au bout - qui ont profité aux Lotus de Räikkönen (2e) et Grosjean (3e). Il y avait Vettel. Et il y avait les autres.

Et si l'histoire se répétait ? En très beau vainqueur, Sebastian Vettel a franchi la ligne d'arrivée. En très beaux joueurs, ses poursuivants se sont bagarrés becs et ongles. Là, pour un podium. Ici, pour une cinquième place. Ailleurs, pour marquer des points.

Une fois le dessus pris - facilement - sur Rosberg au départ, Vettel s'en est allé rapidement et tranquillement vers la victoire. «Fantastique! Super pilotage!», a résumé son directeur d'écurie, Christian Horner, dans la radio.

Et si l'histoire bégayait? À aucun moment, Vettel n'a été mis en difficulté. Dès le départ, il a mis la pression sur Nico Rosberg (Mercedes), étonnant premier sur la grille, pour ensuite prendre progressivement une avance confortable jusqu'à l'arrivée. Les changements de pneus ne sont alors devenus qu'une routine.

Et si cela recommençait? Malchanceux, Fernando Alonso a dû composer avec un aileron arrière capricieux (DRS bloqué) dès le premier tour. N'eût été de cet arrêt supplémentaire nécessaire pour une courte réparation, l'Espagnol aurait sans doute donné du fil à retordre au champion du monde en titre. Le pilote Ferrari a tenté de revenir dans la course autant que faire se peut, pour finalement terminer huitième.

Cette déconvenue faisait partie du spectacle. Et c'est donc derrière qu'il fallait regarder. Regarder Button (McLaren) se battre comme un beau diable face à Rosberg et Grosjean au 20e tour. Regarder surtout ce même Jenson Button à la lutte avec son coéquipier, Sergio Perez. Et puis, apprécier le travail de Paul Di Resta sur sa Force India, tentant d'accrocher le podium. Et cette bagarre Hamilton-Webber jusqu'au dernier tour. Et c'est sans compter la remontée d'Alonso et cette autre bagarre avec Perez pour la septième place.

De très belles bagarres. Même si au début de la course, la peur d'assister à une prestation solo de Vettel nous a traversé l'esprit. Ce fut le cas d'ailleurs, à ceci près que derrière on a assuré le spectacle.

On en oublierait presque le podium: Vettel, Räikkönen, Grosjean. Curieux, c'est le même podium que l'an dernier ici-même à Bahreïn.

Sebastian Vettel a remporté sa deuxième course de la saison. La moitié des quatre premiers Grands Prix.

Et si l'histoire se répétait?

Au fait, Vettel a dorénavant 30 points d'avance sur Alonso.