Prévoir le nom du vainqueur du Grand Prix de Monaco de Formule 1, dimanche dans les rues de la Principauté, tient du pari impossible, tant les candidats à la victoire sont nombreux en cette saison 2013 où les écarts se sont resserrés entre les quatre écuries de pointe, notamment grâce aux pneus.

Quinze jours après un Grand Prix d'Espagne remporté haut la main par la Ferrari de Fernando Alonso, avec en prime une troisième place de Felipe Massa dans l'autre F138 porteuse du fameux blason au cheval cabré, les «tifosi» massés sur les pelouses du Rocher de Monaco croisent les doigts, en espérant que les places sur la grille de départ seront à la hauteur des ambitions de la Scuderia.

Il faudra se montrer plus rapide, samedi, que les Mercedes qui ont déjà signé trois pole positions cette saison, en cinq séances de qualifications: une par Lewis Hamilton (Chine) et deux d'affilée par Nico Rosberg (Bahreïn, Espagne), mais sans pouvoir concrétiser ensuite en course à cause de monoplaces trop gourmandes en gomme italienne.

Les pneus, justement, seront moins éprouvés en Principauté, sur le circuit à la fois le plus court, le plus lent et le plus sinueux du calendrier. Et comme il est quasiment impossible de doubler à Monaco, sauf à l'occasion d'un passage dans les puits et/ou grâce à une stratégie décalée par rapport à ses rivaux, il y a de fortes chances que le classement final ressemble beaucoup à celui des «qualifs».

«Iceman» va être chaud

Au casino de Monaco, l'expérience des joueurs, et leur calme quand la météo s'en mêle, jouent souvent un rôle déterminant. Ce n'est pas par hasard qu'Alonso le maestro a déjà gagné deux fois (2006, 2007), tout comme le vieux renard australien, Mark Webber (Red Bull) qui reste sur deux victoires en trois ans (2010, 2012). Le jeune Sebastian Vettel, triple champion du monde en titre, n'a gagné qu'une seule fois ici, en 2011.

Ça fait donc trois ans de monopole Red Bull en Principauté, sauf que cette édition 2013 semble taillée sur mesure pour un autre gros client: le Finlandais Kimi Räikkönen qui vient d'enfiler quatre podiums en cinq manches (victoire en Australie, puis trois deuxièmes places d'affilée, en Chine, à Bahreïn et en Espagne) et même 22 classements consécutifs dans les points.

«Iceman» a déjà gagné à Monaco, en 2005 dans une McLaren, et il ne pointe qu'à quatre points de Vettel au classement très provisoire du championnat 2013. Sa Lotus E21 semble taillée sur mesure pour la Principauté et comme seule la victoire l'intéresse, le Finlandais va être sur-motivé. «Pour moi, ce n'est pas une surprise qu'on soit si bien placés, car on a une bonne voiture et on travaille beaucoup», a déjà confié Kimi cette semaine.

Comme c'est Monaco, et comme la météo est pourrie ce printemps sur la Côte d'Azur, tout est vraiment possible dimanche. On ne peut donc pas exclure totalement une victoire de McLaren dans les rues de la Principauté, l'un des terrains de chasse préférés de l'écurie de Woking.

McLaren, 50 ans cette année, ce sera la grosse cote du week-end, en misant sur le sage Jenson Button, 33 ans, comme Räikkönen, ou sur le très impulsif Sergio Pérez, 23 ans. Premiers éléments de réponse jeudi, sur le coup de midi, au terme des premiers essais libres de cette édition 2013 très ouverte. Faites vos jeux.