Longtemps considéré comme un espoir du sport automobile allemand, Nico Rosberg (Mercedes), 28 ans, est désormais un multiple vainqueur de Grands Prix de Formule 1, grâce à ses victoires fin mai à Monaco et fin juin à Silverstone.

Son palmarès fait désormais état de trois victoires, depuis la toute première au GP de Chine 2012, à son 111e départ en F1. Il s'assortit de quatre premières positions, dont trois cette saison au volant d'une Mercedes W04 dans laquelle le fils de Keke Rosberg, champion du monde 1982, est en train de changer de catégorie.

«Lentement, mais sûrement, nous sommes en train de rentrer dans le club des favoris, c'est fantastique», sourit Nico, après trois saisons (2010-2012) pendant lesquelles «c'était difficile et nous avons beaucoup appris».

Rosberg a d'autant plus appris qu'il avait Michael Schumacher comme coéquipier, et qu'il a souvent été devant le septuple champion du monde, aux essais et en course.

«Schumi» ne lui en a jamais tenu rigueur et il a compris, à l'automne de sa carrière, qu'il valait mieux s'effacer. Du coup, Lewis Hamilton est arrivé et certains ont pensé qu'il allait dévorer le gentil Nico. Jusqu'à maintenant, ce n'est pas le cas: Rosberg mène trois victoires à zéro contre la référence Hamilton, et trois positions de tête à deux face au champion du monde 2008.

Au sein d'une écurie Mercedes-AMG qui pointe désormais au 2e rang du championnat constructeurs, derrière Red Bull, les deux pur-sangs, autrefois coéquipiers dans l'écurie de karting créée par Keke, pour son fils, font des merveilles depuis le début de cette saison 2013. Et Nico est en train de changer, alors qu'il attaque ce nouveau chapitre de sa carrière.

«Gagner encore des courses»

Longtemps raillé pour sa démarche de top-modèle, surnommé «Britney» par Jenson Button à cause aussi de ses boucles blondes, le Rosberg de 2013 a les cheveux plus courts et les idées claires: «Je ne veux pas parler de titre, tout ce que je veux pour l'instant c'est ennuyer Sebastian (Vettel) chaque fin de semaine, et gagner encore des courses», a dit Nico jeudi.

À ses côtés, en conférence de presse FIA, «Baby Schumi», déjà trois titres mondiaux au compteur, a souri. Ca fait déjà quelques années qu'il attend un concurrent à sa mesure, côté allemand, et la montée en puissance de Rosberg ne peut que valoriser ses performances, surtout si Mercedes continue à enfiler les premières positions... et Vettel les victoires et les titres.

Les deux pilotes de chasse allemands ont des points communs, notamment leur amour du football, et quelques différences: Vettel, né à Heppenheim, sur l'autoroute qui mène à Hockenheim, soutient l'Eintracht Francfort, alors que Rosberg, natif de Wiesbaden, tout près de Francfort, préfère... le Bayern Munich.

Le pilote Red Bull a plus le profil d'un meneur de jeu, alors que le pilote Mercedes préfère jouer en pointe, plutôt sur l'aile gauche, à Monaco lors du match de bienfaisance annuel des pilotes de F1 contre le «Star Team for Children» de SAS le Prince Albert.

Dimanche au Nürburgring, il y aura un gros match à domicile entre Rosberg et Vettel, devant des dizaines de milliers d'admirateurs ravis. Leader du championnat, Vettel est favori, mais Rosberg ne se laissera pas faire. Il a encore quelques longueurs de retard, au palmarès, et veut rattraper le temps perdu.