Le Britannique Lewis Hamilton a réussi une sorte de «miracle», selon ses propres termes samedi, en remportant dimanche le Grand Prix de Hongrie, soit sa première victoire dans une Mercedes, devant le Finlandais Kimi Räikkönen (Lotus) et l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull).

Au terme d'une course intense, soit 70 tours de 4,3 km dans l'étuve du Hungaroring (35°C dans l'air, 50°C sur la piste), le champion du monde 2008, qui venait d'enchaîner trois positions de tête consécutives, a montré une fois de plus pourquoi l'écurie Mercedes-AMG l'a débauché de chez McLaren, à l'automne dernier, pour succéder à Michael Schumacher.

«C'est l'une des victoires les plus importantes de ma carrière (...) Ça peut être un tournant dans notre saison», a dit Hamilton après avoir obtenu, haut la main, la 22e victoire de sa carrière en F1, la première depuis le GP des États-Unis 2012, à Austin, dans une McLaren.

«C'est un privilège de gagner pour Mercedes-Benz», a-t-il ajouté, toujours reconnaissant pour la marque à l'étoile, après avoir aussi égalé le record de «Schumi» sur le circuit hongrois: quatre victoires (en sept participations!).

Parti en première position, Hamilton a fait une course parfaite, de bout en bout, interrompue par trois arrêts pour changer de pneus. Il a su dépasser quand il le fallait, sans perdre de temps, tout en ménageant ses pneus. Il a presque terminé en roue libre, avec une dizaine de secondes d'avance sur deux autres champions du monde en pleine bagarre, Räikkönen et Vettel, que certains imaginent ensemble chez Red Bull l'an prochain.

Vettel toujours leader

Mercedes découvrait au Hungaroring les nouveaux pneus Pirelli renforcés, testés la semaine dernière à Silverstone par les dix autres écuries, pour cause de sanction de la FIA en juin. Malgré la chaleur torride, et ses craintes samedi au sujet de la dégradation de ses gommes italiennes, Hamilton est allé au bout.

«Si on arrive à gagner ici, par cette chaleur, avec ces pneus, ça veut dire qu'on peut en gagner d'autres», a dit Hamilton en conférence de presse, après avoir souligné une fois de plus «le travail phénoménal» de Mercedes-AMG. Une équipe dans lequel il prend une nouvelle dimension, dans un rôle de leader qui lui permet de s'épanouir.

Räikkönen, alias «Iceman», a réussi à aller au bout de cette course très chaude, mais en ne faisant que deux arrêts. Il a résisté de belle manière, dans les deux derniers tours, aux attaques d'un Vettel très agressif. Alors que Red Bull lui fait les yeux doux depuis plusieurs semaines, le Finlandais n'a fait aucun cadeau à celui qui sera peut-être, en 2014, son coéquipier.

«J'aurais pu faire mieux aujourd'hui, car j'avais une très bonne voiture, mais j'ai un peu abîmé mon aileron avant sur la McLaren de Jenson (Button), donc c'est de ma faute, pas celle de mon équipe ou de notre stratégie. Lewis (Hamilton) a mérité sa victoire», a admis le triple champion du monde en titre, déçu, mais cordial.

Vettel reste en tête du championnat du monde, mais Räikkönen prend la 2e place provisoire, pour un petit point, à Fernando Alonso (Ferrari). L'Espagnol n'a pu terminer que 5e, à la même place que sur la grille de départ, derrière l'autre Red Bull de l'Australien Mark Webber.

Pénalité de 20 secondes pour Grosjean qui reste 6e

Le Français Romain Grosjean (Lotus) a été pénalisé de 20 secondes, après l'arrivée du Grand Prix de Hongrie, pour un léger accrochage avec Jenson Button (McLaren), mais a conservé sa 6e place du classement général, malgré cette pénalité.

Grosjean avait déjà été pénalisé, pendant la course, par un passage obligatoire dans les stands («drive through») à la suite d'un dépassement hors-piste sur le Brésilien Felipe Massa (Ferrari), qui avait obligé le Français à sortir de la trajectoire idéale pour le doubler, ce qui lui a fait franchir les limites de la piste.

Grosjean aurait dû rendre sa place à Massa et a donc été pénalisé. Le deuxième incident, avec Button, n'a pu être jugé qu'après l'arrivée, d'où les 20 secondes forfaitaires qui ne changent rien au classement, car Grosjean avait terminé 6e avec... 21 secondes d'avance sur Button, 7e.

Par ailleurs, l'autre pilote Ferrari, Fernando Alonso, double champion du monde, n'a pas été sanctionné par la direction de course, alors qu'il avait actionné trois fois son DRS (aileron arrière ajustable), pendant la course, à des moments où il n'avait pas le droit de l'utiliser.

Photo LASZLO BALOGH, REUTERS

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Classement final officiel du Grand Prix de Hongrie:

1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes), les 306,630 km en 1 h 42:29.445

(moyenne: 179,506 km/h)

2. Kimi Räikkönen (FIN/Lotus-Renault) à 10.938

3. Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault) 12.459

4. Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault) 18.044

5. Fernando Alonso (ESP/Ferrari) 31.411

6. Romain Grosjean (FRA/Lotus-Renault) 52.295

7. Jenson Button (GBR/McLaren-Mercedes) 53.819

8. Felipe Massa (BRA/Ferrari) 56.447

9. Sergio Pérez (MEX/McLaren-Mercedes) 1 tour

10. Pastor Maldonado (VEN/Williams-Renault) 1 tour

11. Nico Hülkenberg (GER/Sauber-Ferrari) 1 tour

12. Jean-Eric Vergne (FRA/Toro Rosso-Ferrari) 1 tour

13. Daniel Ricciardo (AUS/Toro Rosso-Ferrari) 1 tour

14. Giedo van der Garde (NED/Caterham-Renault) 2 tours

15. Charles Pic (FRA/Caterham-Renault) 2 tours

16. Jules Bianchi (FRA/Marussia-Cosworth) 3 tours

17. Max Chilton (GBR/Marussia-Cosworth) 3 tours

18. Paul di Resta (GBR/Force India-Mercedes) 4 tours

19. Nico Rosberg (GER/Mercedes) 6 tours

Meilleur tour en course:

Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault) 1:24.069 au 61e tour (moyenne: 187,603 km/h)

Abandons:

Adrian Sutil (GER/Force India): problème hydraulique, 20e tour

Esteban Gutiérrez (MEX/Sauber): boîte de vitesses, 29e tour

Valtteri Bottas (FIN/Williams): problème moteur, 43e tour

Nico Rosberg (GER/Mercedes-AMG): moteur cassé, 65e tour (classé)

Paul di Resta (GBR/Force India): problème hydraulique, 67e tour (classé)