Sebastian Vettel a sans doute tué tout suspense dans la course au titre dimanche en remportant un Grand Prix d'Italie somme toute ennuyeux. À l'image de sa saison de F1, Fernando Alonso a été incapable de l'inquiéter un tant soit peu. Deuxième encore une fois, le pilote Ferrari a aujourd'hui un genou à terre.

Le talent ne suffit pas. Toute performance aussi remarquable soit-elle reste insuffisante quand la voiture n'est pas à la hauteur de sa rivale. Fernando Alonso en a fait l'amère expérience cette année. 

Ce Grand Prix d'Italie résume à lui seul la saison. L'Allemand a débuté la semaine à Monza avec une bonne longueur d'avance: comptable, morale, mécanique et aérodynamique. Il l'a dominée de la tête et des épaules: aux essais, en qualification et en course. Alonso a toujours été derrière Vettel à Monza. Aux essais libres comme en course. Comme cette saison. Il n'a jamais disposé d'une voiture performante en qualification. Comme durant toute la saison. Et il aurait fallu dimanche qu'il réalise un exploit, ou que se produise un miracle, ou encore que la pluie lui donne un petit coup de pouce, pour espérer arracher la victoire. 

Mais ce n'est pas à coup d'exploits, de miracles ou de coups de pouce que se gagne un championnat du monde de F1... 

La pluie n'est pas tombée dimanche. Parti en position de tête, avec une stratégie à un seul arrêt, Vettel a encore réalisé un sans-faute à bord d'une monoplace trop rapide pour les autres. Et Alonso, cinquième sur la grille, a encore réalisé un excellent départ pour rapidement partir à la chasse au «leader». Ce scénario ne s'est répété que trop souvent cette année pour que le Championnat du monde accouche réellement d'un mano a mano. 

Alonso avait prévenu que l'on amorçait un virage en Italie. «Si jamais nous n'arrivons pas à finir devant Sebastian à Monza et à Singapour, il sera temps de penser au projet 2014 car nous aurons un retard trop important», a-t-il rappelé quelques jours avant la course. 

Alonso a terminé deuxième à Monza. Et avec la victoire, perdu également un grand nombre d'illusions. 

Les illusions perdues. Kimi Raïkkonen (11e dimanche) est le premier à concéder la victoire finale après une semaine calamiteuse en Italie. À 88 points de Vettel au classement général des pilotes, «Iceman» va terminer la saison en roue libre. 

Avec à présent 81 points de retard, Lewis Hamilton (9e à Monza) a lui aussi abandonné au pays de Ferrari ses minces espoirs de conquête. Il a beau avoir perdu la course en raison de ses mauvaises séances de qualification de samedi, il n'en reste pas moins que le Britannique - sa voiture - n'aurait pas été de taille pour lutter pour le titre mondial cette année. 

C'est sans surprise et sans suspense que Sebastian Vettel a remporté ce Grand Prix d'Italie dimanche. C'est finalement sans surprise et sans trop de suspense qu'il se dirige vers un quatrième titre mondial consécutif.