Sebastian Vettel pouvant être couronné dès cette fin de semaine au Japon, l'heure est déjà aux bilans pour les écuries de Formule 1. Mais aussi aux interrogations quant à la saison prochaine. Car mine de rien, les tractations en coulisse ont accouché des premiers mouvements de pilotes, d'un nouveau calendrier et de sérieux problèmes en perspective.

Avec 77 points d'avance sur Fernando Alonso au classement général, Sebastian Vettel peut être couronné champion du monde dès dimanche au Japon. Une victoire de sa part conjuguée à un abandon ou à une 9e place de l'Espagnol mettrait un terme à la saison alors qu'il resterait quatre courses au calendrier. Après un début d'année relativement équilibré dans la course au titre - qui pouvait laisser entrevoir une lutte à trois ou à quatre -, le pilote allemand a tué tout suspense à l'été. Son quatrième titre consécutif assoit la suprématie de Red Bull et pose un premier problème à la F1 : le manque de concurrence. Qui risque d'entraîner un désintérêt du public, des médias et des investisseurs.

Une parité à espérer

Y aura-t-il plus de concurrence en 2014 ? En théorie, oui. Les équipes attaqueront la saison avec un tout nouveau moteur, un V6 turbo hybride de 1,6 litre de cylindrée. « En 2014, tout le monde partira d'une page blanche. Ça va être l'occasion de réduire l'écart avec Red Bull », a commenté à Singapour Fernando Alonso. Alan Permane n'a pas partagé son optimisme. « Vettel va deux secondes plus vite au tour, il va conserver une partie de cet avantage la saison prochaine. [...] Red Bull est la meilleure équipe pour concevoir rapidement une monoplace. [...] Vettel aura encore le moteur et la puissance pour être totalement efficace », a confié récemment à Autosport le directeur des opérations en piste de Lotus. En d'autres termes, Red Bull a encore de l'avance. Décourageant ?

Un sport à deux vitesses

Cette saison en est la preuve, la F1 est en train de devenir un sport à deux vitesses. Appuyées par de puissants groupes industriels ou entreprises, Red Bull, Ferrari et Mercedes peuvent dépenser chacune jusqu'à plus de 400 millions de dollars par année. Les autres équipes du plateau doivent se débrouiller avec un budget de 80 à 160 millions, selon les estimations. Des écuries ont dorénavant de la difficulté à payer leurs déplacements, leurs hôtels et même leurs pilotes. Face aux coûts exponentiels, on s'inquiète de l'avenir de certaines dans les paddocks. Les nouveaux moteurs imposés pour 2014 représenteraient à eux seuls une dépense annuelle de 28 millions. Et les écuries voient d'un mauvais oeil les trois courses supplémentaires inscrites au prochain calendrier. Le fossé se creuse, certains risquent de tomber.

Jusqu'à 22 courses

Avec 19 courses, le calendrier de cette année était exceptionnellement tronqué. Le prochain pourrait établir un record puisque 22 Grands Prix y figurent pour l'instant. Si l'Inde a été retirée, l'Autriche et la Russie sont à coups sûrs les nouvelles destinations. On attend les confirmations du Mexique et du New Jersey, lieu de la deuxième course aux États-Unis. Aux prises avec des difficultés financières, le maintien du Grand Prix de Corée du Sud n'est pas acquis. Ce calendrier chamboulé et étoffé ne fait pas l'unanimité. Les écuries les plus modestes s'inquiètent des coûts supplémentaires, la société d'exploitation de la F1 - dirigée par Bernie Ecclestone - argumente que cela va générer plus de revenus. Quoi qu'il en soit, les équipes ne feront pas les économies espérées sur les moteurs.

Peu de mouvements attendus

Kimi Räikkönen a été la vedette du feuilleton de l'été. Partira ? Partira pas ? Et pour aller où ? C'est finalement aux côtés de Fernando Alonso que le Finlandais évoluera la saison prochaine. Un choix qui en a étonné plus d'un. La Scuderia disposera d'un duo de chocs. « Iceman » n'avait pas non plus l'embarras du choix. Pour des raisons financières. Encore une fois. Seul Red Bull - où il était pressenti - et Mercedes auraient pu se le payer. Deux équipes dont on connaît déjà la composition pour la saison prochaine. Webber laissera sa place à Ricciardo alors que Rosberg et Hamilton resteront fidèles aux Flèches d'argent. Convoitée, la place de Kimi chez Lotus pourrait échoir à Nico Hulkenberg (Sauber). Le marché des pilotes sera vraisemblablement calme à l'hiver.