À une semaine de l'ouverture de la saison de F1 à Melbourne, Nico Rosberg perçoit que son équipe Mercedes- Benz a un coup à jouer. Mais il ne veut pas le dire trop fort. Ou, du moins, trop vite. Beaucoup d'arguments plaident pourtant en sa faveur et en celle de son coéquipier Lewis Hamilton.

Propulsées par un moteur Mercedes qui semble avoir une longueur d'avance sur ses concurrents Renault et Ferrari, les Flèches d'argent sont les monoplaces ayant effectué quasiment le plus de tours lors des trois semaines d'essais de présaison. Elles ont réalisé quelques-uns des meilleurs chronos des séances. Sans éprouver de grands problèmes de fiabilité.

Ce constat plus que positif incite pourtant Nico Rosberg à la prudence. «Nous sommes satisfaits des essais, des progrès que nous avons faits. Ça a l'air d'aller, mais je ne sais pas jusqu'à quel point, dit-il. Il faut attendre Melbourne maintenant. La fiabilité est encore une petite préoccupation. Nous ne sommes pas encore à 100%, le challenge sera de l'être d'ici la course.»

Comme les 10 autres écuries, Mercedes-Benz a dû entreprendre un travail colossal de conception et de mises au point d'une toute nouvelle voiture. Nouveau moteur

(V6 Turbo hybride), nouvelle boîte de vitesses, nouveau châssis et nouvel aérodynamisme. «Ma voiture compte 3500 pièces et chacune d'elles est nouvelle cette année, illustre le pilote allemand. Il faut faire en sorte que toutes fonctionnent parfaitement dans un ou deux mois, c'est un défi immense. Il y a encore certaines choses qui ne marchent pas.»

Au cours des trois semaines d'essais, les Mercedes-Benz ont été de quatre à sept secondes plus rapides au tour que les Red Bull, leurs adversaires les plus directs en théorie. Et seules les McLaren et les Williams ont semblé pouvoir faire jeu égal, de temps à autre. «On est beaucoup mieux armés en ce début de saison que l'an dernier à pareille époque, reconnaît Rosberg. Où on se place? On ne le sait pas encore, c'est à voir. Les essais ont été assez compliqués pour tout le monde. Il faut rester calmes, on va le savoir bientôt où on en est exactement. Mais c'est clair que l'on progresse comme équipe.»

La question brûle les lèvres: serait-ce finalement l'année de Mercedes? «J'espère, mais c'est trop tôt pour dire ça, je ne veux pas dire ça parce qu'on ne peut que perdre si l'on dit quelque chose comme ça. Ça ne sert à rien de faire grimper les attentes à une semaine de la première course», répond le coéquipier de Lewis Hamilton.

Superstitieux à l'aube du Grand Prix d'Australie? À la fois optimiste et prudent quoi qu'il en soit. «Les premières courses vont être une grande courbe d'apprentissage. La consommation d'essence est un grand thème maintenant. Melbourne est un des circuits les plus difficiles pour ça. Ça va être dur pour arriver à la fin de la course. On est limité à 100 kg d'essence», rappelle-t-il.

Bernie Ecclestone lui-même - le grand manitou de la F1 - aurait fait de Nico Rosberg son favori dans la course au titre. Une perspective que l'intéressé n'évoque pas. «La possibilité de réussir est de plus en plus proche, elle est là», perçoit-il quand même.