Les Flèches d'Argent de l'écurie Mercedes-AMG, qui ont dominé les essais hivernaux, semblent capables de frapper un grand coup dimanche au Grand Prix d'Australie de F1, grâce à deux pilotes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, qui peuvent rêver d'un titre mondial en 2014.

Lewis le Britannique a déjà gagné à Melbourne, en 2008, l'année de son seul titre mondial. Et curieusement, sur les dix derniers vainqueurs à l'Albert Park depuis 2004, six ont terminé la saison avec les lauriers de champion du monde. Quant à Nico l'Allemand, il a prouvé en 2013 qu'il était au niveau de son meilleur ami dans le paddock, ce dont certains doutaient jusque là.

Comme Mercedes a éclaboussé de sa puissance les essais d'avant-saison, il ne faut pas chercher plus loin le favori du printemps, au sens large. Trois autres écuries, McLaren, Williams et Force India, sont d'ailleurs équipées du même moteur V6 turbo hybride et sont prêtes à compléter la domination annoncée de la marque à l'étoile, qui fête en 2014 ses 120 ans de compétition automobile.

McLaren, qui gagne tous les deux ans à Melbourne depuis 2008, avec notamment Jenson Button, victorieux en 2010 et 2012, va tout faire pour continuer la série et faire oublier aux admirateurs de l'Empire britannique une saison 2013 blanche et sèche. Après une année sans aucun podium, l'écurie de Woking a retrouvé en 2014 son patron historique, Ron Dennis, et débauché cet hiver un Français ultra-compétent, Éric Boullier (ex-Lotus).

Retour de Martini 

Williams, autre exemple, n'a plus été aussi fringant depuis bien longtemps. Comme si le nouveau moteur Mercedes avait redonné une nouvelle jeunesse à l'écurie de Sir Frank, 70 ans et toutes ses dents, avec un effet collatéral déjà significatif: Felipe Massa, qui traînait sa peine depuis plusieurs saisons chez Ferrari, sourit à nouveau.

Le Brésilien, reparti pour un tour, a apporté chez Williams une jolie brochette de commanditaires de son pays. Ils s'ajoutent à Martini qui va faire revivre une décoration mythique en sport automobile (Brabham en F1, Lancia en rallye). Il n'a plus gagné un Grand Prix depuis 2008 (au Brésil) mais semble prêt à renouer avec la réussite, 20 ans après la mort tragique de son regretté compatriote Ayrton Senna.

Comme cette saison 2014 sera une bagarre acharnée entre trois motoristes, sur fond de nouveau règlement technique, Ferrari et Renault vont aussi avoir leur mot à dire. Au sein de la Scuderia, la «dream team» constituée de Fernando Alonso et Kimi Räikkönen, trois titres mondiaux à eux deux, fait saliver les fans depuis six mois. On va enfin voir si elle fait la différence.

Ferrari: Nando contre Iceman 

«Iceman», le Finlandais au sang froid, avait gagné l'an dernier à l'Albert Park, pour la deuxième fois de sa carrière en F1. Il s'est bien reposé cet hiver, soignant son dos opéré en fin de saison dernière. Quant à «Nando», l'Espagnol au sang chaud, il a tout intérêt à marquer son territoire tout de suite s'il veut rester le leader incontesté de l'écurie italienne.

Reste le camp Renault, qui a raté sa préparation hivernale et accumulé du retard sur l'armada Mercedes. Les quadruples champions du monde en titre, Red Bull Racing et Sebastian Vettel, sont très inquiets, tout comme Lotus et, à un degré moindre, Toro Rosso et Caterham, pour qui l'enjeu est moins crucial.

Si ce GP d'Australie ressemble aux essais hivernaux, sur le fond et la forme, Mercedes et Ferrari vont monopoliser podium et places d'honneur, ne laissant que des miettes aux écuries motorisées par Renault. Mais comme une ère nouvelle de la F1 débute dimanche à Melbourne, marquée par une grande redistribution des cartes, un seul pronostic peut vraiment être pris au sérieux: celui d'Irma la voyante.