Deux champions du monde, l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari) puis le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), ont dominé vendredi les deux premières séances d'essais libres de la saison 2014, à 48 heures du Grand Prix d'Australie, dimanche à Melbourne.

En 1 minute 29 secondes et 625/1000, Hamilton, qui n'avait même pas fait un tour lors de la 1re séance à cause d'un problème de capteur ayant brutalement coupé le contact sur sa Mercedes W05, a amélioré dans l'après-midi de plus de deux secondes le meilleur chrono matinal, réussi par le double champion du monde espagnol.

Encore une fois aux avant-postes, Alonso a signé le 3e chrono de la 2e séance, derrière l'autre pilote Mercedes, Nico Rosberg, mais devant deux autres champions du monde: l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) et le Britannique Jenson Button (McLaren) qui a déjà gagné trois fois en Australie et adore ce circuit.

Du côté de Red Bull, quadruple champion du monde en titre, la recrue australienne Daniel Ricciardo a bouclé 32 tours avec le 6e chrono à la clé, tout près de son illustre coéquipier allemand. Des chronos qui semblent confirmer un début de redressement pour l'écurie anglo-autrichienne au bout d'un hiver pénible.

«C'est très encourageant. On a pu faire beaucoup de tours, quasiment l'équivalent d'un Grand Prix, et on avait besoin d'une journée d'essais comme celle-ci. Nous sommes au niveau où nous souhaitions être lors des premiers essais à Jerez (fin janvier)», a dit Christian Horner, le directeur d'équipe de Red Bull, en fin de journée.

Moteurs rauques 

Chez Lotus, Romain Grosjean a enfin pu faire 12 tours dans l'après-midi, alors qu'il avait dû faire l'impasse sur toute la première séance. Mais c'est son nouveau coéquipier vénézuélien Pastor Maldonado qui a joué les spectateurs durant la deuxième séance, sa nouvelle E22 à moteur Renault étant immobilisée dans le garage pendant une heure et demie.

Enfin, chez les trois débutants, le Danois Kevin Magnussen (McLaren), à chaque séance, a devancé le Russe Daniil Kvyat (Toro Rosso). Le Suédois Marcus Ericsson (Caterham) n'a pu boucler que deux tours, un par séance, soit un de plus que son coéquipier japonais Kamui Kobayashi.

Ces deux séances ont aussi permis aux spectateurs locaux de découvrir, sans avoir besoin de se mettre des bouchons dans les oreilles, le nouveau son des moteurs de F1, beaucoup moins strident que celui des anciens V8 remplacés cette année par des V6 turbo hybrides de 1,6 litre de cylindrée, à double récupération d'énergie (au freinage et à l'échappement).

«Je n'aime pas ça du tout, ça fait penser à un aspirateur. Une F1, ça doit faire du bruit. C'est le déclin de la chose», a dit Moko, créateur de mode africain, esthète basé à New York, grand amateur de F1 et fan de Ferrari, qui arpente le paddock depuis plus de vingt ans.

Les nouveaux moteurs produisent en moyenne 135 décibels à régime maximum (15 000 tours/minute), soit une douzaine de moins que les V8 atmosphériques (147 dB) de la F1 époque 2007-2013, mais ils génèrent 50% de bruit en moins, selon les techniciens.

Une troisième et dernière séance d'essais libres est prévue samedi à partir de 14h00 locales (11h00 heure du Québec), mais elle risque fort d'être boudée par plusieurs équipes, pour ne pas risquer de casser quelque chose d'important avant les premières qualifications de la saison, prévues à 17h00 (2h00 heure du Québec) avec un format légèrement modifié: un train de pneus et 2 minutes de plus pour la chasse à la pole position en fin de séance (Q3).