Le Grand Prix d'Australie de F1, dimanche sur le circuit de l'Albert Park à Melbourne, a permis à 100 500 spectateurs et des millions de téléspectateurs de découvrir les nouvelles tendances du prêt-à-piloter pour la saison 2014, rayon Formule 1.

Les cinq «top models» de la célèbre marque de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, ont connu des fortunes diverses. Le défilé s'est achevé prématurément pour Lewis Hamilton et Sebastian Vettel, cinq titres à eux deux, mais victimes d'un problème mécanique dès le début de la course.

Les trois autres ont fait le métier et terminé le Grand Prix, en prélude à la Semaine de la Mode qui va animer fin mars la capitale de l'État de Victoria. Deux portaient une jolie tenue rouge Ferrari, avec des rayures à l'ancienne, Fernando Alonso (4e) et Kimi Räikkönen (7e).

Le troisième, Jenson Button (3e), affichait pour l'occasion une livrée toute grise, inédite et éphémère, aux couleurs du fidèle pétrolier (Mobil) de son employeur (McLaren). Futur époux, à la ville, de la mannequin Jessica Michibata, le charmant Jenson a été fidèle à sa réputation, sur l'un de ses «catwalks» préférés: impeccable de bout en bout.

Au rayon marques de prestige, Mercedes-AMG a fait un peu mieux que McLaren, remportant la victoire et frappant un grand coup, comme prévu, dans le combat psychologique qui va durer 19 rounds jusqu'à fin novembre. D'une élégance totale et d'une efficacité sans faille, les Flèches d'Argent ont bien entamé le 120e anniversaire de la présence de l'étoile allemande en compétition.

Magnussen mieux qu'Hamilton

Au rayon marques de jeunes, Red Rull Racing a fait comme d'habitude: créer le «buzz», communiquer à tout prix, de manière moderne et originale si possible. Le podium de Daniel Ricciardo, devant son public en liesse, était mérité par le pilote, sportivement, mais le bras de fer de ses employeurs avec la Fédération internationale de l'automobile (FIA), techniquement, n'était pas une bonne idée.

L'avenir immédiat dira si Red Bull avait raison ou tort de contester l'exclusion de Ricciardo, mais une chose est sûre: la F1 s'est encore tiré une balle dans le pied pour de sombres raisons de règlement qui ne contribueront pas à attiser l'intérêt pour la discipline. Elle avait pourtant eu la chance de proposer une course attrayante au terme d'un hiver nourri par les incertitudes, avec une grosse inquiétude sur le nombre de voitures qui termineraient ce premier Grand Prix couru avec des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides.

Pour que la fête soit complète, devant des Australiens passionnés de sport sous toutes ses formes, il y avait même deux vraies nouveautés: deux débutants venus du froid. Un Danois de 21 ans, Kevin Magnussen (2e), et un Russe de 19 ans, Daniil Kvyat (9e), qui portent très bien la combinaison de pilote et savent déjà comment défiler avec style, gérer une course, répondre aux journalistes et sourire sans se forcer.

Las, la performance globale de Magnussen, meilleure que celle d'Hamilton pour ses débuts en 2007... chez McLaren (4e aux essais, 3e en course), est passée au second plan à cause de la disqualification contestable de Ricciardo, 24 ans et lui aussi très bon. La bonne nouvelle, c'est qu'on les reverra vraisemblablement bientôt sur un podium. Tous les deux.