Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a remporté le Grand Prix de Malaisie de Formule 1, 2e manche de la saison 2014, dimanche sur le circuit de Sepang, devant son coéquipier Nico Rosberg et le champion du monde en titre, Sebastian Vettel (Red Bull).

«C'est incroyable, je suis très reconnaissant à mon équipe, qui a eu tout juste, et je veux dédier cette victoire aux victimes de la tragédie d'il y a trois semaines, et à leurs familles», a dit Hamilton sur le podium. Le départ avait été précédé d'une minute de silence en hommage aux 239 victimes du Boeing du vol Malaysian MH370, disparu après son départ de Kuala Lumpur le 8 mars.

Parti en pole position, Hamilton a mené de bout en bout sans jamais être inquiété dans les 56 tours de cette course disputée intégralement sur piste sèche, alors qu'il avait plu chaque jour à la même heure depuis jeudi. Il s'est arrêté une dernière fois, à quelques tours de la fin, pour installer le train de pneus durs qu'il était obligé d'utiliser et signer, dans la foulée, le meilleur tour en course.

C'est la deuxième victoire de Mercedes en deux courses cette saison, puisque Rosberg avait gagné en Australie il y a 15 jours, mais c'est le premier doublé de l'écurie Mercedes-AMG, née en 2010 du rachat de Brawn GP. Le dernier doublé proprement dit de Mercedes remontait à 1955, lors d'un GP d'Italie remporté à Monza par l'incomparable Juan Manuel Fangio devant son coéquipier Piero Taruffi.

C'est aussi la 23e victoire d'Hamilton, champion du monde 2008 (chez McLaren), qui n'avait plus gagné en F1 depuis le GP de Hongrie en juillet 2013. Au terme de ce week-end parfait des Flèches d'Argent, Mercedes prend la tête du classement constructeurs et Rosberg conserve celle du classement pilotes, devant Hamilton.

Vettel et Red Bull vont mieux 

Le podium de Vettel, qui avait abandonné en Australie, confirme le retour en forme de l'écurie Red Bull quadruple championne du monde en titre et de son leader allemand, même s'il n'a jamais pu aller chercher les Mercedes et a terminé à 24 secondes d'Hamilton, soit environ une demi-seconde par tour.

Son coéquipier australien Daniel Ricciardo a abandonné après une avalanche de soucis en fin de course (roue mal vissée, aileron avant affaissé), alors qu'il était confortablement installé à la 4e place.

Cette 4e place a été récupérée par l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), trois fois vainqueur en Malaisie, au terme d'une jolie passe d'armes avec l'Allemand Nico Hülkenberg (Force India).

Le Top 10 a été complété par deux Williams et deux McLaren, toutes équipées d'un moteur Mercedes, et une Toro Rosso à moteur Renault, celle du débutant russe Daniil Kvyat, encore dans les points comme en Australie. Chez Williams, Felipe Massa a désobéi aux ordres de son équipe et refusé de laisser passer Valtteri Bottas, plus rapide que lui, en fin de course.

Le Français Romain Grosjean (Lotus) a réussi à terminer la course mais a échoué à la porte des points, à la 11e place, juste devant son ancien coéquipier Kimi Räikkönen (Ferrari), retardé en début de course par un accrochage avec Kevin Magnussen (McLaren).

Le classement général officiel

1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes), les 310,408 km en 1 h 40:25.974 (moyenne: 185,442 km/h)

2. Nico Rosberg (GER/Mercedes) à 17.313

3. Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault) à 24.534

4. Fernando Alonso (ESP/Ferrari) à 35.992

5. Nico Hülkenberg (GER/Force India-Mercedes) à 47.199

6. Jenson Button (GBR/McLaren-Mercedes) à 1:23.691

7. Felipe Massa (BRA/Williams-Mercedes) à 1:25.076

8. Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes) à 1:25.537

9. Kevin Magnussen (DEN/McLaren-Mercedes) à 1 tour

10. Daniil Kvyat (RUS/Toro Rosso-Renault) à 1 tour

11. Romain Grosjean (FRA/Lotus-Renault) à 1 tour

12. Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) à 1 tour

13. Kamui Kobayashi (JPN/Caterham-Renault) à 1 tour

14. Marcus Ericsson (SWE/Caterham-Renault) à 2 tours

15. Max Chilton (GBR/Marussia-Ferrari) à 2 tours

Meilleur tour

Lewis Hamilton (GBR/Mercedes), 1:43.066 au 53e tour (moyenne: 193,611 km/h)

Abandons

Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes): problème technique, 1er tour

Pastor Maldonado (VEN/Lotus-Renault): perte de puissance moteur, 8e tour

Jules Bianchi (FRA/Marussia-Ferrari): voiture inconduisible (freins) après accrochages avec Vergne et Maldonado (au départ), 9e tour

Jean-Eric Vergne (FRA/Toro Rosso-Renault): voiture inconduisible après accrochage avec Bianchi (au départ), 20e tour

Adrian Sutil (GER/Sauber-Ferrari): perte de puissance électrique, 34e tour

Esteban Gutiérrez (MEX/Sauber-Ferrari): boîte de vitesses bloquée, 37e tour

Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-Renault): cause non communiquée, 50e tour

Ricciardo pénalisé de dix places sur la grille à Bahreïn

L'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull) sera pénalisé de dix places sur la grille de départ du Grand Prix de Bahreïn de Formule 1, dimanche prochain, à la suite d'un arrêt dans les puits raté par son équipe en Malaisie dimanche, a indiqué la FIA.

Ricciardo, alors 4e, était reparti de son stand avec la roue avant gauche mal serrée. Il s'est aussitôt arrêté dans les puits et ses mécaniciens sont venus le chercher pour le faire revenir sur son emplacement, en poussant sa monoplace, pour serrer correctement cette roue.

L'Australien, déjà disqualifié de sa 2e place au GP d'Australie, n'était pas au bout de ses soucis. Il a d'abord écopé d'une pénalité de 10 secondes, avec passage obligatoire dans les stands, pendant la course qu'il n'a finalement pas terminée, abandonnant au 50e des 56 tours prévus, alors qu'il était dans les profondeurs du classement à la suite d'un changement d'aileron avant.

Après l'arrivée, les commissaires de course ont jugé qu'il était partiellement responsable de ce mauvais serrage de la roue avant, en ayant redémarré trop tôt, et lui ont donc infligé une pénalité supplémentaire de 10 places sur la grille à Sakhir, dimanche prochain, pour le GP de Bahreïn.

Ils ont aussi convoqué les responsables de Red Bull Racing, après la course, pour se faire expliquer pourquoi l'un des mécaniciens ne portait pas de casque lors d'un des nombreux arrêts de Ricciardo dimanche dans son stand.

L'appel sur la disqualification de Ricciardo en Australie doit être jugé le 14 avril à Paris. Le bras de fer entre Red Bull et la FIA a continué dimanche, l'écurie championne du monde ayant indiqué que le capteur électronique de débit d'essence, fourni par la FIA, était une nouvelle fois défaillant, comme en Australie.