Le conducteur du chariot élévateur qui a heurté mortellement le travailleur de piste Mark Robinson à l'issue du Grand Prix de Formule 1 du Canada l'an dernier n'avait pas suivi la formation obligatoire pour piloter ce genre de machinerie, a révélé la CSST mercredi, à quelques heures du début des activités sur le circuit Gilles-Villeneuve de l'île Notre-Dame.

Le conducteur, dont le nom n'a pas été révélé par la CSST, n'était apparemment pas le seul dans cette situation, a révélé la porte-parole de la CSST Marie-France Vermette. Cette dernière a du même souffle indiqué que tous les conducteurs qui seront en poste au cours du week-end du Grand Prix cette année auront suivi la formation. C'était la quatrième et dernière recommandation à laquelle le promoteur de l'événement, Octane Management, et l'Automobile Club de l'île Notre-Dame devaient se conformer, et le processus a été complété «au cours de la semaine dernière».

Lors de la publication du rapport de la CSST, le 6 novembre dernier, les inspecteurs avaient indiqué que «la gestion de la santé et de la sécurité est déficiente, notamment en ce qui concerne l'identification des risques, l'évaluation des compétences des travailleurs de piste et la formation et l'entraînement des conducteurs de chariots élévateurs» - sans préciser que certains d'entre eux n'avaient carrément pas suivi la formation adéquate. Au Québec, des organismes indépendants dispensent la formation d'opérateur de chariot élévateur, mais ne sont pas obligés de délivrer de permis en bonne et due forme.

Le conducteur du chariot élévateur n'était pas le seul responsable de ce triste incident, et en conséquence quatre recommandations avaient été formulées par l'organisme qui chapeaute les travailleurs du Québec. Mme Vermette a indiqué qu'il n'est pas impossible qu'un inspecteur de la CSST soit présent au cours du week-end dans l'île Notre-Dame pour s'assurer que toutes les procédures soient suivies à la lettre, mais a ajouté qu'elle était «convaincue que l'entreprise allait s'assurer de prendre ses responsabilités».

D'autre part, la mémoire de M. Robinson sera honorée au cours du week-end de deux façons différentes, a laissé entendre le directeur des communications chez Octane Normand Prieur. Tous les travailleurs de piste de l'Automobile Club de l'île Notre-Dame porteront des brassards noirs, et une page entière lui sera consacrée dans le magazine officiel de l'événement - qui sera disponible à compter de vendredi.

M. Robinson, un passionné de course automobile qui était âgé de 38 ans, est mort après avoir été écrasé par les deux roues droites du chariot élévateur qui transportait le bolide du pilote Esteban Gutierrez, de l'écurie Sauber, vers la ligne des puits quelques minutes après le drapeau à damiers.