Le grand duel en cours entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, victorieux à Monaco et redevenu leader du championnat, reprend dimanche au Canada, sur le circuit Gilles-Villeneuve où le Britannique, champion du monde 2008, a déjà triomphé trois fois.

L'écurie Mercedes-AMG, qui a gagné les six premières manches de 2014, est logiquement favorite, mais la piste semi-temporaire de l'île Notre-Dame, au milieu du grand fleuve Saint-Laurent, réserve parfois des surprises, surtout quand la météo s'en mêle.

Au compteur des victoires, Hamilton mène 4-2 face à Rosberg, premier de justesse aux points, 122-118, grâce à l'abandon de Lewis en Australie. Et ce qui continue d'intéresser au plus haut point les fans de F1, c'est de savoir comment l'écurie allemande va continuer à gérer ce duel de plus en plus acharné.

«Quand on se bat seulement contre son coéquipier», ça peut devenir très difficile», estime Robert Kubica, ex-grand espoir de la F1, interrogé par le magazine Autosport. D'autant que «dans la situation actuelle, il faudrait vraiment que Nico et Lewis passent une très mauvaise journée pour ne pas finir les deux premiers».

«Ce n'est pas facile, mais ils se connaissent très bien et je pense que la situation n'est pas aussi grave que les médias aimeraient la voir», ajoute Kubica, vainqueur à Montréal en 2008, qui se fait désormais plaisir en WRC à la suite d'un grave accident dans un petit rallye italien.

Toto Wolff et Niki Lauda, les deux dirigeants de l'écurie Mercedes-AMG, «ont un rôle crucial», ajoute Kubica. Il a en tête une image de Wolff sur le muret du stand Mercedes pendant la grosse bagarre en tête du GP de Bahreïn, en avril: «Je n'aurais pas aimé être à sa place!»

Dernier commentaire de Kubica sur ses deux anciens camarades de jeu: «Si vous demandez à cent personnes qui est le plus rapide, la plupart diront Lewis, mais la vitesse ne fait pas tout en F1 et Nico a  beaucoup progressé depuis deux ou trois saisons, surtout dans son approche des courses».

Red Bull et McLaren en embuscade

C'est à Montréal qu'Hamilton a remporté son premier GP de F1, en 2007, puis il a triplé la mise en 2010 et 2012, pendant son long séjour chez McLaren. Depuis, le champion britannique est parti chez Mercedes-AMG mais l'écurie de Woking fait partie des prétendantes au podium, dimanche à Montréal, et son nouveau patron français, Eric Boullier, est optimiste.

«Nous avons clairement fait un pas en avant depuis Barcelone», explique Boullier. L'ancien Team Principal de Lotus pense que la configuration du circuit québécois, «avec une alternance entre les lignes droites à haute vitesse et les chicanes ou virages lents devrait mieux convenir à notre voiture que le tracé de Monaco».

Autre patron optimiste, Christian Horner, le Team Principal de Red Bull Racing, qui s'attend à une course «intéressante» et espère encore des progrès du côté des moteurs Renault de Sebastian Vettel, le quadruple champion du monde en titre, et Daniel Ricciardo, la révélation de ce début de saison.

«Renault travaille très dur en coulisses et nous étions beaucoup plus proches à Monaco. C'était la première fois de la saison que nous étions en mesure de faire la course avec les Mercedes et le rythme de +Dan+ (Ricciardo) pendant le dernier tiers a montré qu'il avait la voiture la plus rapide. Ca nous a donné confiance».

Horner met quand même un bémol à son enthousiasme renaissant: «On passe d'un extrême à l'autre, car à Monaco tout est basé sur le comportement général de la voiture, alors qu'à Montréal c'est surtout une question de vitesse en ligne droite», ce qui n'est pas vraiment un point fort des RB10 actuelles.

Dernier élément de suspense, le niveau de performance des pilotes Ferrari, Fernando Alonso et Kimi Räikkönen. Les deux vedettes de la Scuderia, très populaires au Québec, ont déjà gagné à Montréal, comme les trois autres champions du monde engagés dans cette saison 2014, Hamilton, Vettel et Jenson Button, l'inoxydable pilote McLaren. Au casino de Montréal, ces cinq numéros vont rafler beaucoup de mises.