Le maintien du Grand Prix du Canada au calendrier de la Formule 1 jusqu'en 2024 a été officiellement confirmé samedi par les pouvoirs publics qui sont parvenus à une entente de principe pas plus tard que vendredi soir. Un accord qui n'a pas été obtenu «à n'importe quel prix», a tenu à préciser le maire de Montréal, Denis Coderre.

En annonçant au circuit Gilles-Villeneuve que l'avenir du Grand Prix à Montréal était définitivement assuré, les gouvernements provincial et fédéral ainsi que la Ville de Montréal ont martelé samedi en conférence de presse combien le jeu de ces négociations en valait la chandelle.

«La création d'emploi et l'économie sont prioritaires. C'est pourquoi nous appuyons le Grand Prix du Canada qui offre une visibilité annuelle sans égale à la Ville de Montréal, la province de Québec et au Canada. L'impact économique est évalué à plus de 70 millions de dollars», a d'abord déclaré le ministre fédéral de l'Infrastructure et des Affaires gouvernementales, Denis Lebel.

«Le gouvernement du Québec va investir, c'est une contribution pour un levier économique fantastique. La visibilité internationale et les retombées économiques sont importantes. Quand Montréal va bien, le Québec se porte mieux. Le Grand Prix est un événement qui est un placement pour tous les citoyens du Québec», a estimé pour sa part Robert Poëti, ministre des Transports du Québec responsable de la région de Montréal.

Pour le maire de Montréal, le maintien de la course dans la métropole ne peut souffrir d'aucune contestation quant aux coûts inhérents à cet accord. «Je crois sincèrement que ce long processus de négociations en a valu la peine, a affirmé Denis Coderre. J'ai toujours cru à l'impact positif de ce projet sur la Ville de Montréal. Mais attention, cela ne veut pas dire que nous étions prêts à payer à n'importe quel prix d'autant qu'il s'agissait d'un engagement sur une période de 10 ans. C'est ce qui explique en partie pourquoi nous avons pris le temps de bien négocier. Il est essentiel et important d'investir dans des évènements de la teneur du Grand Prix de Montréal.»

Si on savait la pérennité de l'épreuve montréalaise assurée depuis jeudi, on ignorait jusqu'à samedi qu'elles étaient les conditions financières de l'entente entre les pouvoirs publics d'une part, et entre ceux-ci et la société d'exploitation de la F1 - la FOM - d'autre part.

Cette entente de principe prévoit qu'en 2015, les pouvoirs publics verseront 17 millions à la FOM. Ce montant annuel sera indexé de 2% par année au cours des neuf années suivantes, pour un montant total de la contribution de 187,2 millions. Par ailleurs, 32,6 millions de dollars seront déboursés pour améliorer les installations du circuit. Les travaux, achevés pour 2017, comprendront la rénovation des garages, de la tour de contrôle et de l'antenne médicale.

La question a donc été posée hier en conférence de presse : qui paye quoi. Le gouvernement fédéral verse 62,4 millions, Québec 49,9 millions, la Ville de Montréal 12,4 millions et Tourisme Montréal 62 millions.

Entre autres pour que ces négociations aboutissent, Montréal a accepté de payer seule la facture des travaux au circuit. En contrepartie, la Ville touchera la majorité des redevances annuelles de la course, à hauteur de 46,9%.

Reste à savoir quelles seront les retombées réelles du Grand Prix.