Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a marqué son territoire vendredi, lors des premiers essais libres du Grand Prix de Hongrie de Formule 1, en signant les meilleurs temps des deux séances du jour, sur le Hungaroring.

Hamilton a déjà gagné quatre fois en Hongrie, en sept visites depuis 2007, l'année de ses débuts en F1... et de sa première victoire à Budapest. C'est son meilleur ratio victoires/participations sur tout le calendrier de la F1, devant les Grands Prix du Canada et de Chine (trois victoires).

Pas perturbé le moins du monde par les débuts du «mercato», sur fond de rumeurs sur l'avenir de Sebastian Vettel, Hamilton a devancé deux fois, le matin et l'après-midi, son coéquipier allemand Nico Rosberg, meneur du Championnat du monde avec 14 points d'avance sur lui et vainqueur du Grand Prix d'Allemagne dimanche dernier à Hockenheim.

«Nous avons souffert aujourd'hui d'un manque général d'adhérence», a-t-il résumé, «je ne sais pas si c'est à cause des pneus ou de la piste, mais elle était très faible dans les deux séances. Ce sera important d'être bien placé sur la grille de départ car ça va être difficile de suivre d'autres voitures en course, et car c'est toujours difficile de doubler sur ce circuit», a ajouté le champion du monde de 2008.

Selon Jules Bianchi, le Français de chez Marussia, le choix par Pirelli d'apporter des gommes medium à Budapest n'était pas le bon, car «tout le monde a souffert avec ces pneus, ils sont trop durs», a-t-il expliqué lors de son point presse de fin de journée.

Autre son de cloche, plus positif, chez Rosberg. Il s'est dit «surpris qu'on ait la voiture la plus rapide aujourd'hui, car je pensais que les Red Bull seraient plus près de nous. C'est vraiment encourageant pour le reste du week-end. La voiture est très rapide en virages, dont je suis plutôt content. Les qualifications seront cruciales».

Le troisième de la séance de l'après-midi, disputée avec les deux types de gommes proposées ce week-end par Pirelli (medium et tendre), a été un autre Allemand, Sebastian Vettel (Red Bull), quadruple champion du monde en titre, devant son grand rival espagnol Fernando Alonso (Ferrari).

Vettel et Alonso ont devancé le débutant danois Kevin Magnussen (McLaren), auteur d'une jolie remontée à Hockenheim, et l'autre pilote de la Scuderia, le Finlandais Kimi Räikkönen. Les deux champions du monde de Ferrari ont déjà gagné eux aussi sur le Hungaroring, «Nando» en 2003 et c'était la première de ses 32 victoires en F1, «Iceman» en 2005.

Ces deux séances se sont disputées dans des conditions bien plus clémentes que les essais d'Hockenheim la semaine dernière. Elles ont confirmé que les Williams de Valtteri Bottas et Felipe Massa, comme prévu, étaient moins à l'aise qu'en Autriche ou en Allemagne, sur un circuit qui convient moins bien aux qualités de leur châssis et de leur moteur allemand.

Dans la coulisse, le «mercato» a débuté à Budapest, comme chaque année à la même époque, par des rumeurs toutes plus étonnantes les unes que les autres, faisant état notamment de contacts entre Vettel et Mercedes-AMG, pour remplacer Hamilton à partir de 2016, aux côtés de Nico Rosberg. Hautement improbable, vu les impératifs marketing de la marque à l'étoile dans les pays anglo-saxons.

Plus sérieux, l'Azerbaïdjan a annoncé la tenue d'un Grand Prix à Bakou à partir de 2016, qui sera baptisé Grand Prix d'Europe et sera disputé en ville, comme les courses de GT accueillies ces deux dernières années dans la capitale de l'ancienne république russe. Cette annonce a créé le «buzz» sur internet, pour des raisons purement géographiques: l'Azerbaïdjan est bien membre du Conseil de l'Europe, comme «voisin», mais Bakou n'est pas en Europe, selon le National Geographic.

Une troisième et dernière séance d'essais libres est prévue samedi matin, à 11h locales (5h heure du Québec), puis les qualifications à partir de 14h (8h heure du Québec). Hamilton a commencé à marquer son territoire mais Rosberg n'a pas dit son dernier mot.