Le patron de la Formule 1, Bernie Ecclestone, a proposé mardi à la justice allemande qui le juge pour corruption de payer 25 millions d'euros en échange d'un non-lieu, a annoncé l'agence allemande DPA.

Les avocats du Britannique de 83 ans ont indiqué à la surprise générale qu'il était prêt à un règlement à l'amiable en versant 25 millions d'euros à la banque publique régionale allemande Bayern LB, au coeur de l'affaire de corruption.

La décision finale en vue d'un éventuel non-lieu revient au Parquet avec approbation de toutes les parties concernées.

Celui-ci s'est montré ouvert «en principe à une telle offre» mais n'a pas encore pris de décision, selon l'un des procureurs au tribunal d'instance de Munich ( sud). L'un des défenseurs d'Ecclestone, Sven Thomas, a confirmé qu'aucune décision n'avait encore été prise, tout comme la porte-parole du tribunal.

Dans un communiqué, elle a précisé ne pas pouvoir indiquer quand une décision serait prise. Le procès doit reprendre mardi prochain.

Cette procédure qui prévoit le versement d'une somme contre un abandon des charges, même une fois un procès engagé, est assez répandue en Allemagne.

Bernie Ecclestone, qui règne en maître sur la Formule 1 depuis 40 ans, est jugé depuis le 24 avril à Munich.

Il est accusé d'avoir versé 44 millions de dollars de pots-de-vin en 2006 et 2007 au banquier allemand Gerhard Gribkowsky, qui travaillait pour la Bayern LB, en vue de conclure la vente des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners, privilégié par Ecclestone.

CVC avait racheté les droits de la F1 jusqu'ici détenus par Bayern LB et Ecclestone voulait, en payant des pots-de-vin, s'assurer qu'il garderait la main sur ce sport, selon l'accusation.

Ecclestone a jusqu'ici plaidé l'innocence, affirmant avoir payé les 44 millions de dollars, car il s'était senti menacé par le banquier. Il risque jusqu'à 10 ans de prison en cas de condamnation.

Gribkowsky avait été condamné à huit ans et demi de prison en 2012 pour corruption.

Les avocats du Britannique ont estimé mardi que les charges pénales pesant sur leur client étaient «hautement douteuses» et qu'il s'agissait d'«une procédure extrêmement lourde» pour lui.