Le patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone s'est acquitté des 100 millions de dollars US qui lui permettent d'échapper à son procès pour corruption en Allemagne, permettant à la justice d'annoncer mercredi la fin de la procédure.

Le milliardaire britannique de 83 ans a payé «dans le délai imparti», soit une semaine après la décision du tribunal de Munich (sud) acceptant cette transaction, 99 millions de dollars à l'État régional de Bavière et un million à une fondation d'aide à l'enfance, selon un communiqué du tribunal.

Les juges bavarois ont officiellement prononcé mercredi la clôture du procès pour «corruption et incitation à l'abus de confiance» ouvert le 24 avril dernier. Bernie Ecclestone, qui niait ces accusations, encourait dix ans de prison.

«Cette décision n'est pas susceptible de recours», précise une porte-parole du tribunal.

La loi allemande permet de négocier un arrêt des poursuites pénales contre une somme d'argent, pour peu que les juges valident l'accord entre le parquet et la défense. Un tel arrangement est possible même après l'ouverture de l'audience.

L'ancien chancelier Helmut Kohl, l'ex-champion cycliste Jan Ullrich ou l'ancien patron de la Deutsche Bank Josef Ackerman ont en déjà bénéficié. Mais jamais le montant déboursé n'avait atteint les sommets du procès Ecclestone, dont l'issue a été diversement accueillie en Allemagne.

Certains journaux ont vu dans cette affaire la marque d'une justice à deux vitesses, que l'on pourrait fuir «en dégainant son chéquier», selon le Süddeutsche Zeitung.

Bernie Ecclestone était jugé pour avoir versé 44 millions de dollars de pots-de-vin présumés, en 2006 et 2007, au banquier allemand Gerhard Gribkowsky, qui travaillait pour la banque publique bavaroise Bayern LB, en vue de conclure la vente des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners.

Bernie Ecclestone ne contestait pas avoir payé ces 44 millions, mais il présentait cela comme le «prix du silence» pour que Gribkowky ne fasse pas de révélations gênantes sur son patrimoine au fisc britannique.

Le banquier, lui, purge depuis juin 2012 une peine de huit ans et demi de prison pour corruption et fraude fiscale parce qu'il avait justement accepté cet argent.