Nico Rosberg le matin, puis Lewis Hamilton l'après-midi, ont perpétué le quasi-monopole de Mercedes sur les essais libres de Formule 1, vendredi à 48 heures du Grand Prix de Belgique, et fait une nouvelle fois parler la puissance de leurs moteurs allemands.

En 1 minute 49 secondes et 189/1000, le Britannique, qui a déjà gagné en 2010 sur ce circuit mythique de Spa-Francorchamps, a devancé de six dixièmes de seconde son coéquipier allemand, leader du Championnat du monde avec 11 points d'avance sur lui.

«Ça fait du bien d'être de retour dans la voiture et je me suis bien senti toute la journée. J'ai bien amélioré mon chrono l'après-midi, mais il y a encore du travail à faire», a commenté Hamilton en fin de journée, après deux grosses séances de travail, sur piste sèche, et 50 tours bouclés sans le moindre souci.

En pneus Pirelli à gomme tendre, Hamilton et Rosberg ont encore devancé, comme le matin en pneus medium, la Ferrari de Fernando Alonso, 3e chrono de cette 2e séance, à moins de trois dixièmes de Rosberg.

«Hamilton devrait lever le pied le vendredi après-midi, car il fait souvent le meilleur temps de la 2e séance et après Rosberg n'a plus qu'à examiner ses données pour faire mieux que lui le samedi en qualifications», faisait remarquer, jeudi soir, un journaliste de Sky Sport.

Depuis le début de la saison européenne, Hamilton a en effet terminé, sept fois sur huit, en haut de la feuille de chronos le vendredi soir. Et depuis le Canada, début juin, Rosberg a fait la pole position quatre fois sur cinq quand Hamilton était le plus rapide le vendredi après-midi.

Cette analyse intéressante, qui prouve l'intelligence de Rosberg et sa faculté à bien utiliser les données télémétriques de son coéquipier et principal rival pour le titre mondial, pourrait encore se vérifier samedi à Spa, sauf s'il pleut.

«La météo annonce de la pluie pour samedi, donc c'était important de passer le plus de temps possible sur la piste aujourd'hui, sur piste sèche, pour bien préparer la course de dimanche», a ajouté Hamilton, pour qui la pluie «peut vraiment semer la zizanie ici, surtout si la piste est sèche à certains endroits et mouillée à d'autres. Comme on est assis très bas, ça rend difficile de repérer les portions où il y a de l'adhérence».

Les deux pilotes des Flèches d'Argent, suivis de près par le courageux Alonso dont la Ferrari a progressé cet été, ont devancé en 2e séance les deux pilotes Williams, Felipe Massa 4e et Valtteri Bottas 6e, avec intercalés entre eux Jenson Button (McLaren) au 5e rang. De bon augure sur un toboggan des Ardennes où l'Anglais, champion du monde 2009, avait gagné en 2012, et où McLaren aimerait bien monter dimanche sur le podium.

Vainqueur deux fois cette saison (Canada, Hongrie), Daniel Ricciardo (Red Bull) a dû se contenter du 8e rang, derrière le jeune Russe Daniil Kvyat (Toro Rosso), alors que son coéquipier Sebastian Vettel, qui n'avait fait que 11 tours vendredi matin, a carrément fait l'impasse sur la 2e séance, le temps que son équipe change le moteur Renault et la boîte de vitesses sur sa RB10.

Maldonado dans le décor

Cette 2e séance a été interrompue deux fois par des drapeaux rouges: le premier après un spectaculaire accident de Pastor Maldonado, qui a perdu le contrôle de sa Lotus sur l'herbe puis l'a pulvérisée contre les rails de sécurité; le deuxième après une panne de la Sauber d'Esteban Gutiérrez (système de récupération d'énergie au freinage), mal placée sur le circuit.

Comme souvent, les Caterham ont monopolisé les deux dernières lignes de la feuille de chronos. Pour l'anecdote, le Suédois Marcus Ericsson a fait à peine mieux (43 millièmes de seconde) que son nouveau coéquipier, l'Allemand André Lotterer, 32 ans, trois fois vainqueur des 24 Heures du Mans.