Nico Rosberg a lâché du lest dimanche en terminant deuxième du Grand Prix d'Italie de Formule 1, mais le pilote Mercedes est quand même reparti du vieil autodrome de Monza en meneur toujours confortable du Championnat du monde, avec 22 points d'avance sur son coéquipier Lewis Hamilton.

«Je suis déçu au fond de moi-même, car j'ai été très mauvais, mais ça ne sert à rien de faire la tête. Ce n'est quand même pas un désastre total, je n'ai perdu que sept points sur Lewis et c'est un nouveau doublé pour notre équipe», a dit Rosberg, serein et décontracté, après ce septième doublé de la marque à l'étoile en 2014.

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Le blond Nico paraissait tellement détendu que certains journalistes ont douté de sa bonne foi et même imaginé des consignes de course imposées à Rosberg pour laisser gagner Hamilton et clôturer la polémique provoquée par l'accrochage de Spa, fin août. «Ceux qui pensent cela sont de grands paranoïaques», a souri Toto Wolff, leur patron.

Rosberg est parti à la faute à la première chicane, alors qu'Hamilton était en train de boucler son meilleur tour en course. Mais il avait déjà tiré tout droit dans la même chicane en début de course, sans dégât au classement, et même pendant les essais.

«Monza est l'un des circuits les plus difficiles pour le freinage, en raison des faibles appuis aérodynamiques et de la vitesse de pointe très élevée, la plus importante de la saison. Ce n'est pas une excuse, c'est comme ça, et c'est l'un des défis à relever ici», a dit Rosberg. Dans cette chicane, deux fois dimanche il a préféré tirer tout droit plutôt que faire un plat sur ses pneus, ce qui l'aurait obligé à repasser par les stands et perdre un temps précieux. C'était plutôt bien vu.

Nico assume tout

Nico n'a peut-être pas été aussi rapide que Lewis, mais il a intelligemment tout assumé dimanche à Monza, histoire de faire retomber la pression: «Lewis se rapprochait de moi très rapidement et j'ai senti que je devais hausser le rythme. Le résultat, c'est que j'ai fait une erreur, ça m'a coûté la tête de la course et c'est très décevant».

Le duel Rosberg-Hamilton divise et passionne les fans de F1. Certains ont sifflé Nico sur le podium, à Spa et à Monza. «Ce n'est pas agréable, mais je me suis excusé (pour l'accrochage de Spa) et je ne vois pas ce que je peux faire de plus. J'espère qu'avec le temps ils oublieront et me pardonneront», a réagi Rosberg.

Quelques heures plus tard, le jeune marié twittait une photo de lui en train de déguster une glace à Ibiza, histoire de bien finir un été entamé en beauté par un mariage avec Vivian, une victoire de la Mannschaft en Coupe du monde de soccer et une prolongation de contrat chez Mercedes, mais gâché par la polémique sur les incidents de course à Budapest et Spa.

Une autre hypothèse circulait dimanche soir dans la salle de presse de Monza: et si le cerveau de Nico, inconsciemment, au 29e tour, avait dit non à une nouvelle bagarre avec Lewis, après tout ce que le pilote allemand a subi comme critiques, fondées ou pas, depuis l'accrochage de Spa?

L'avantage principal de son freinage raté à la chicane, c'est qu'il a permis au calme de revenir dans la maison Mercedes-AMG, alors qu'il reste six courses à disputer aux quatre coins du monde. Et une fois de plus Nico, le grand amateur de soccer, a joué l'équipier modèle. À sa façon.