Les deux pilotes Mercedes-AMG, d'abord Nico Rosberg le matin, puis Lewis Hamilton l'après-midi, ont dominé les essais libres du Grand Prix du Japon de Formule 1, vendredi sur le circuit de Suzuka.

Bien aidés par la puissance de leur moteur Mercedes sur cette piste ultrarapide dont les deux courbes les plus célèbres, «Spoon» et «130R» (pour 130 degrés à droite), se négocient à 300 km/h, le champion du monde 2008 a bouclé son meilleur tour en 1 min 35 sec 78/1000, avec des pneus «medium» à bande blanche.

Quatre dixièmes de mieux que le meilleur chrono réussi le matin par son coéquipier allemand, en pneus durs à bande orange (1:35.461). Un écart minime entre les deux types de gomme de Pirelli, les plus dures de la gamme apportée par le manufacturier italien. De quoi faciliter l'élaboration des stratégies pour dimanche... si la course se déroule sur le sec, ce qui n'est pas certain.

À nouveau leader du championnat grâce à ses deux victoires consécutives à Monza et à Singapour, Hamilton apprécie beaucoup la séance du vendredi après-midi, en général. Il l'a terminée 12 fois sur 15 en haut de la feuille de chronos depuis le début de cette saison 2014 très intense: après 14 manches, et après avoir pourtant gagné 7 fois, il ne compte que trois points d'avance sur Rosberg.

«L'écart change, d'une piste à l'autre, entre nous et les autres, mais pour l'instant ça se présente plutôt bien», a dit Hamilton en fin de journée. «C'est l'un des circuits les plus exigeants en termes d'appui aérodynamique, alors être aussi compétitifs, c'est fantastique. Nous avons l'air dans le coup, mais c'est une piste très abrasive pour les pneus, surtout à l'arrière», a ajouté l'Anglais. Il a déjà gagné au Japon, mais c'était sur le circuit de Fuji, en 2008.

«C'était une très très bonne journée pour nous», a résumé Rosberg, très satisfait lui aussi du travail de son équipe pour fournir à ses deux pilotes de chasse... à la pole position des monoplaces «à la fois très rapides sur un tour et avec le plein d'essence».

«C'est une piste fantastique, à l'ancienne, et c'est vraiment un plaisir de piloter ici», a ajouté le fils de Keke Rosberg, champion du monde en 1982, à une époque où le GP du Japon avait disparu du calendrier.

Verstappen, 17 ans, 22 tours

Derrière les deux intouchables, deux autres pilotes équipés de moteurs Mercedes se sont distingués en 2e séance, le Finlandais Valtteri Bottas (Williams) et l'Anglais Jenson Button (McLaren). «Gentleman Jenson» est l'autre héros local, avec Kamui Kobayashi (Caterham), pour deux raisons majeures: il a déjà gagné à Suzuka en 2011 et il va bientôt épouser une célèbre top-model japonaise, Jessica Michibata.

Cette 2e séance a été interrompue deux fois par un drapeau rouge, la première quand Daniel Ricciardo a perdu le contrôle de sa Red Bull et violemment tapé le mur de pneus à la sortie de la dernière chicane, dès son 4e tour lancé. Ce petit impair l'a obligé à faire l'impasse sur toute la fin de séance, sa monoplace étant trop abîmée.

L'autre interruption, à trois minutes de la fin de séance, a été provoquée par une coupure du moteur Renault de la Toro Rosso du Français Jean-Eric Vergne, immobilisée dans une portion rapide. Un moteur qui venait d'être changé car le précédent était parti en fumée vendredi matin, avec «l'ado» Max Verstappen, 17 ans, au volant.

Verstappen a bouclé ses 22 premiers tours de roue dans une Toro Rosso actuelle, celle de Jean-Eric Vergne, après des heures de simulateur et quelques centaines de km dans une Red Bull de 2012. Il l'a fait sous les yeux de son père Jos, pilote de F1 de 1994 à 2003 (107 GP disputés, 2 podiums, 17 points marqués).

L'honneur du clan Renault a été sauvé par le quadruple champion du monde en titre, Sebastian Vettel (Red Bull), auteur du 5e chrono de l'après-midi sur un circuit où il vient de triompher quatre fois en cinq ans. Il faudra donc le surveiller de près, dimanche à partir de 15h00 locales (1h00 heure du Québec).