Trois écuries de Formule 1 songeraient à boycotter le Grand Prix des États-Unis, dimanche, ou à se retirer après le premier tour, afin de dénoncer l'écart financier qui les sépare des écuries les plus fortunées, selon un haut responsable de Sahara Force India.

«C'est un sujet qui doit faire l'objet de discussions entre propriétaires d'équipes, a déclaré le directeur adjoint de Sahara Force India, Bob Fernley. Il s'agit d'une décision très grave et les propriétaires sont les seuls pouvant la prendre. Les scénarios demeurent possible, c'est certain.»

Fernley a précisé que les deux autres écuries sont Sauber et Lotus. Les trois font face à des difficultés financières.

Le président de Lotus, Gerard Lopez, a cherché à garder ses distances par rapport à cette présumée entente, et déclaré qu'il n'avait pas entendu parler d'un tel scénario jusqu'à ce qu'il en ait vent par l'entremise des médias.

«J'ai été surpris lorsque j'en ai entendu parler», a confié Lopez.

Il a ajouté que les écuries aux prises avec des difficultés financières ressentaient «beaucoup de frustration», mais a ajouté qu'il serait très surpris si les équipes ne participaient pas à la course.

Monisha Kaltenborn, directrice générale et actionnaire de Sauber, a refusé de commenter l'affaire, mais a ajouté un peu plus tard que son équipe allait chercher à «maximiser» le premier top-10 de son pilote Adrian Sutil lors des qualifications.

Le grand patron de la F1 Bernie Ecclestone et l'organisateur du Grand Prix Bobby Epstein ont déclaré que les équipes allaient participer à l'épreuve.

«Oubliez tout ça, a dit Ecclestone. Ils vont courir, je vous le garantis. Mais je suis inquiet de la situation pour l'année prochaine.»

Cette seule menace n'est pas sans rappeler les images du désastreux Grand Prix des États-Unis de 2005, lorsqu'un boycottage lié à la sécurité des pneus a mené à une course n'impliquant que six voitures.

Michael Schumacher, le vainqueur de l'épreuve, avait été hué sur le podium, la traditionnelle célébration du sablage de champagne avait été annulée et l'annonceur maison avait imploré les spectateurs de ne lancer aucun objet.

Le conflit actuel entre les écuries bien nanties et celles qui vivent des difficultés a atteint un point critique cette semaine avec la chute de Marussia et de Caterham.

Vendredi, Lotus, Sahara Force India, Sauber et Marussia ont été impliquées dans une altercation avec des dirigeants de Mercedes et de McLaren lors d'une conférence de presse controversée, arguant que la Formule 1 devrait peut-être songer à instaurer une forme de plafond salarial ou des mesures qui permettraient aux plus petites équipes de survivre.

Ecclestone a mis de l'huile sur le feu lorsqu'il a déclaré au réseau britannique Sky Sports que les petites écuries sont nécessaires seulement «si elles peuvent offrir des performances adéquates au lieu de circuler avec des seaux pour mendier».

Si ces écuries mettent leur menace à exécution, la course sera privée de la présence de deux pilotes Mexicains, Esteban Gutierrez (Sauber) et Sergio Perez (Sahara Force India), qui attirent des milliers de partisans venant de l'autre côté de la frontière américaine.