Le Grand Prix du Brésil de Formule 1 dimanche sur le circuit d'Interlagos sera l'avant-dernière manche de la saison mais ne sera pas décisif pour le titre mondial entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, les deux pilotes Mercedes.

En effet, cette saison 2014 hors-normes n'en est plus à un paradoxe près: alors qu'Hamilton a gagné 10 fois, dont cinq d'affilée, et que son coéquipier Rosberg n'a gagné que quatre fois, et alors que le Britannique compte désormais 24 points d'avance sur l'Allemand, le suspense durera forcément jusqu'à la grande finale d'Abou Dhabi, le 23 novembre.

Car il y a une nouveauté cette année, imaginée par Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1, puis validée par les écuries: Abou Dhabi rapportera 50 points au vainqueur. Donc même une victoire d'Hamilton (25 points) et un zéro pointé de Rosberg à Interlagos ne suffiraient pas à assurer son 2e titre mondial à l'Anglais aux deux boucles d'oreilles, avec «seulement» 49 points d'avance.

«Je ne renonce jamais», a prévenu Rosberg après le Grand Prix des États-Unis dimanche à Austin. «Je vais continuer à attaquer à fond, parce que tout est encore possible», a ajouté le pilote allemand, tout en admettant que son coéquipier a récemment produit «de meilleures prestations» et que lui même a commis trop de fautes. Cela n'enlève rien au niveau de sa saison 2014, marqué par un joli total de pole positions: neuf, contre sept pour Hamilton.

Tunnel Ayrton Senna

Comme à Austin, il n'y aura que 18 pilotes sur la grille de départ, dimanche à Interlagos, à cause des difficultés financières de Caterham et Marussia. Le tout sur un circuit en pleine rénovation où l'on se rend en passant par un «Tunnel Ayrton Senna», si on vient du centre ville.

Vingt ans après sa disparition tragique à Imola, le triple champion du monde brésilien est toujours dans toutes les mémoires et le circuit de sa ville natale est à la hauteur de son niveau d'exigence quand il dominait la F1: la moindre erreur est coûteuse, car ça va très vite, il y a peu de lignes droites et les dégagements sont limités.

C'est le deuxième circuit le plus court (4,3 km) du calendrier, après Monaco, et c'est une piste où il y a souvent des rebondissements, tout le week-end, grâce aussi à de fréquentes averses, idéales pour doucher tout début d'enthousiasme éventuel.

Deux Brésiliens en F1 en 2015

Parmi les cinq champions du monde engagés, trois ont déjà gagné à Interlagos, Sebastian Vettel, Jenson Button et Kimi Räikkönen, et deux jamais, Hamilton et Fernando Alonso, qui va disputer ses deux dernières courses dans une monoplace de la Scuderia et que l'on annonce toujours comme partant certain pour McLaren. La confirmation pourrait intervenir ce week-end au Brésil, car les négociations ont bien avancé et les fuites vont être de plus en plus nombreuses, notamment dans la presse britannique.

Rosberg non plus n'a jamais gagné à Interlagos et une victoire dimanche viendrait rehausser son bilan déjà flatteur avant la grande finale d'Abou Dhabi. Elle lui permettrait d'arriver encore plus serein dans le Golfe où, une fois de plus, le destin décidera tout seul de l'issue du championnat, en permettant ou pas à Hamilton et Rosberg d'aller au bout du dernier Grand Prix de la saison.

En attendant, et en prélude à cette finale très attendue, les Brésiliens fanatiques de F1, et ils sont encore nombreux, ont eu une bonne nouvelle mercredi soir en regardant le Jornal Nacional sur TV Globo: ils auront deux compatriotes sur la grille en 2015, Felipe Massa, qui reste chez Williams, et Felipe Nasr, 22 ans, qui débutera chez Sauber. Le secret était bien gardé, l'effet de surprise n'en a été que plus grand.