Le Parquet anticorruption espagnol a demandé vendredi l'ouverture de poursuites contre l'ancien président de la région de Valence et l'ancien champion de moto Jorge Martinez pour des malversations dans l'organisation des Grands Prix de Formule 1 qui ont coûté des dizaines de millions d'euros à Valence.

Le parquet soupçonne l'ancien président de cette région de la côte est espagnole, Francisco Camps, Jorge Martinez et l'ex-responsable régionale de la Culture, Dolores Jonhson, de détournements de fonds publics et d'abus de pouvoir, notamment.

Un juge devra désormais décider s'il suit l'avis du procureur anticorruption de Valence, Vicente Torres et engage des poursuites.

Après avoir négocié avec Bernie Ecclestone, le grand argentier de la Formule 1, l'organisation de Grands Prix de F1 à Valence, Francisco Camps aurait demandé, selon un document du Parquet rendu public vendredi, à Jorge Martinez de «créer une société pour pouvoir organiser» l'évènement.

Or cette entreprise, Valmor Sports, ne disposait ni d'une licence normalement octroyée par la Fédération espagnole d'automobile ni des moyens suffisants pour organiser un tel évènement.

Elle a donc passé un accord avec une entreprise publique de la région de Valence pour que cette dernière organise l'évènement «mais aucune contrepartie économique pour ce service n'a été fixée», selon le procureur.

Valmor avait plus tard annoncé qu'elle ne pourrait pas payer la redevance annuelle due au groupe de Bernie Ecclestone pour pouvoir organiser le Grand Prix, soit 26 millions de dollars US en 2008, 24 millions de dollars US en 2009 et 2010 puis 16,3 millions de dollars US en 2011.

Le gouvernement régional avait alors décidé qu'une autre entreprise publique honorerait ces frais, procédant au «second sauvetage octroyé à l'entreprise privée Valmor», souligne le procureur.

Valmor a plus tard été rachetée par une entreprise publique de Valence, qui a pris en charge ses plus de 30 millions d'euros de dette.

Membre du Parti populaire au pouvoir à Madrid, Francisco Camps est célèbre en Espagne pour avoir été impliqué dans une vaste affaire de corruption, qui l'avait poussé à démissionner de son poste de président régional en juillet 2011. Il avait finalement été déclaré non coupable en 2012, faute de preuves.