Huit écuries de Formule 1 sur neuf, dont McLaren-Honda avec son revenant Fernando Alonso et Ferrari avec sa recrue Sebastian Vettel, entament dimanche sur le circuit espagnol de Jerez une saison 2015 pleine d'incertitudes, dans la foulée d'une saison 2014 bizarre.

Cinq d'entre elles, Williams la semaine dernière, puis Lotus lundi, McLaren jeudi, Ferrari et Sauber vendredi, ont levé le voile, via internet, sur leurs nouvelles monoplaces. Quant aux vedettes Mercedes-AMG et Red Bull Racing, elles présenteront officiellement leurs nouvelles monoplaces dimanche matin, juste avant les premiers cris de moteurs hybrides dans l'hiver andalou.

Un an après l'entrée en vigueur des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides, la redistribution des cartes a continué: Renault n'équipe plus que Red Bull et Toro Rosso, car Lotus est passé dans le camp Mercedes, quitté par McLaren qui a renoué avec Honda. Et Ferrari, en plus de la Scuderia, n'équipe plus que Sauber. Car Marussia et Caterham ont disparu du paysage.

Le principal intérêt de cette session andalouse sera d'assister, dès dimanche matin, aux débuts officiels, en public, de Vettel chez Ferrari, et au grand retour d'Alonso chez McLaren. Ces deux grands amateurs de football ont provoqué les deux transferts à sensation du «mercato» de la F1. Si les résultats suivent, ils devraient doper les audiences en berne de la F1.

Le but sera aussi pour les nombreux fans espagnols de F1 de guetter la première sortie de Carlos Sainz Jr, le fils du double champion du monde des rallyes, au volant d'une Toro Rosso, et de comparer ses chronos, à voiture égale, à ceux du prodige néerlandais Max Verstappen, 17 ans.

Force India forfait

Sainz Jr et Verstappen, deux fils de pilotes, ne seront pas les seuls débutants. Il y aura aussi Felipe Nasr dont le parraineur principal, une grande banque brésilienne, a probablement sauvé l'écurie suisse Sauber. Toro Rosso et Sauber sont les deux seules écuries à avoir complètement renouvelé leur tandem de pilotes, alors que Mercedes-AMG, Williams, Force India et Lotus ont conservé leurs titulaires.

Lotus a abandonné le moteur Renault et mise (gros) sur Mercedes, après une saison 2014 désastreuse: 8e du championnat des constructeurs alors qu'elle avait terminé 4e deux années d'affilée. L'écurie d'Enstone doit rattraper le temps perdu, mais un léger doute subsiste sur ses véritables moyens financiers. Quant à Gérard Lopez, son actionnaire principal, il assure depuis fin 2014 qu'il a profité de cette saison ratée pour assainir les comptes.

Force India a retardé les premiers tours de roue de la nouvelle VJM08. Elle débutera à Barcelone (19-22 février). Mais la situation financière de l'écurie de Vijay Mallya est sous contrôle, assure Otmar Szafnauer, l'un de ses cadres: «Nous avons 380 salariés. Si nous étions en crise, nous ne serions pas allés faire une présentation à Mexico la semaine dernière.»

Pour Caterham et Marussia, en liquidation judiciaire depuis octobre, il est probablement trop tard. Les deux écuries les plus modestes du plateau auraient le droit de rouler en 2015 avec leurs monoplaces de 2014, mais cela ne suffit pas à convaincre les repreneurs potentiels de signer un chèque d'au moins 100 millions d'euros, le minimum requis. Car la F1 est plus que jamais au bord du gouffre, donc les retombées sont incertaines.