Ferrari avec sa recrue de choix, Sebastian Vettel, et McLaren-Honda avec son héros local, Fernando Alonso, débutent jeudi sur le circuit espagnol de Barcelone une deuxième session d'essais hivernaux qui sera forcément riche d'enseignements pour la saison 2015.

Deux sessions de quatre jours sont au programme sur le Circuit de Catalogne, la prochaine du 26 février au 1er mars, puis les monoplaces 2015 embarqueront pour l'Australie où le premier Grand Prix de l'année sera disputé le 15 mars, à Melbourne.

Malgré tout le travail fourni cet hiver dans les usines et sur les ordinateurs, rien ne remplace la piste et ses conditions grandeur nature, donc ces huit jours d'essais, à Montmelo, vont être cruciaux pour la plupart des équipes, notamment Ferrari et McLaren.

La Scuderia a dominé les essais de Jerez, trois jours sur quatre, mais visiblement les pilotes de l'écurie Mercedes-AMG, championne du monde en titre, en ont gardé sous le pied, préférant accumuler des quantités de données télémétriques en bouclant des centaines de tours sur le tourniquet andalou.

Changement de décor à Barcelone, où les grandes vitesses et les appuis aérodynamiques vont redonner beaucoup de travail aux ingénieurs-châssis, maintenant que la plupart des soucis de fiabilité éventuels, au niveau du moteur V6 turbo hybride, du freinage ou des suspensions, ont été identifiés.

Trois grandes questions se posent, sur un circuit où les écuries reviendront début mai pour le premier Grand Prix de la saison européenne: quel sera l'écart chronométrique, sur ce circuit de référence, entre les Flèches d'Argent et leurs rivales? La Scuderia Ferrari va-t-elle confirmer un début de renouveau entrevu à Jerez? McLaren et Honda vont-ils commencer à combler leur retard, logique puisque le motoriste japonais revient en F1 après six saisons sabbatiques (2009-2014)?

Force India pas prêt, mais présent

Les questions annexes portent sur les écuries de milieu de grille, qui deviendront instantanément des écuries de fond de grille si Marussia/Manor n'est pas sauvée cette semaine: Sauber, avec son moteur Ferrari, sera-t-elle aussi performante qu'à Jerez (Felipe Nasr meilleur temps du troisième jour)? Lotus, avec son nouveau moteur Mercedes, va-t-elle entamer une remontée vers les hauteurs du classement? Force India, dont la nouvelle VJM08 n'est toujours pas prête, va-t-elle continuer à proposer le meilleur rapport qualité-prix du plateau de F1?

Une chose est déjà sûre: en plus des trois débutants pleins de talent, Felipe Nasr (Sauber), Carlos Sainz Jr et Max Verstappen, trois pilotes de réserve vont avoir l'honneur et l'avantage de rouler à Barcelone: Susie Wolff, l'Ecossaise de chez Williams, Jolyon Palmer, le champion 2014 de GP2 dans la Lotus E23 Hybrid, et Pascal Wehrlein, un Allemand de 20 ans, couvé par Mercedes, qui roulera pendant deux jours dans la Force India de 2014. Ce qui va forcément contribuer à payer une partie de la facture «moteurs» de l'écurie indienne.

Reste le cas Marussia, qui devrait être réglé cette semaine, dans un sens ou dans l'autre. L'écurie anglo-russe est en liquidation judiciaire depuis octobre, mais une sortie de crise est prévue pour jeudi, peut-être sous l'appellation Manor GP. Ce serait grâce à des investisseurs encore anonymes dont, peut-être, un certain «Mr King», ex-patron de la chaîne de distribution britannique Sainsbury's. Il paraît que son fils, Jordan, a un bon coup de volant. Affaire à suivre.