Le Grand Prix de Chine de Formule 1, dimanche à Shanghai, va permettre de répondre à une grande question: la Scuderia Ferrari peut-elle confirmer, après sa victoire en Malaisie, ou Mercedes-AMG, vexée, va-t-elle répliquer?

Sebastian Vettel a gagné à Sepang, fin mars. Si les monoplaces rouges confirment leurs progrès à Shanghai, on pourra commencer à parler de tendance, même s'il restera 16 Grands Prix à courir.

«Nous avons eu un week-end difficile en Malaisie», résume Lewis Hamilton, le champion du monde en titre, en rappelant qu'il a fait «très chaud», qu'il a eu «des problèmes» sur sa Mercedes le vendredi, qu'il a plu samedi en qualifications et que «rien ne s'est passé comme prévu» dimanche en course.

Depuis, l'écurie allemande a «tout analysé» et son champion «ne regrette rien». Son désir de revanche est d'autant plus grand qu'il apprécie Shanghai, ses fans et surtout ce circuit où il a déjà gagné trois fois: en 2008 et 2011 dans des McLaren, l'an dernier dans une Flèche d'Argent.

«C'est un défi différent par rapport à l'Albert Park (de Melbourne) et Sepang (en Malaisie), mais je l'apprécie vraiment et il convient plutôt bien à mon style de pilotage. Je n'y ai manqué que deux fois le podium», en huit visites à Shanghai, ajoute le natif de Stevenage.

Première pole, première victoire

En 11 éditions depuis 2004, le palmarès est largement dominé par des champions du monde: neuf victoires pour deux exceptions, Rubens Barrichello (2004) et Nico Rosberg (2012), l'autre pilote Mercedes-AMG.

«C'est ici que j'ai signé ma première pole position et remporté ma première victoire», rappelle le vice-champion du monde.

Rosberg se méfie autant d'Hamilton que de son «compatriote dans la voiture rouge», alias Vettel bien sûr. «Nos rivaux ont haussé leur niveau de jeu, alors c'est à nous de mettre la barre encore plus haut», prévient Toto Wolff, le Team Principal de Mercedes-AMG. L'avertissement de la Scuderia a été pris au sérieux, à Stuttgart et Brackley, donc une réplique cinglante est possible.

D'après les nombreux techniciens du paddock, les températures plus fraîches qu'à Sepang devraient jouer en faveur des Flèches d'Argent, et pénaliser les monoplaces de Maranello. Pirelli rappelle quand même que la météo chinoise, sous l'épais nuage de pollution qui recouvre Shanghai, est parfois surprenante.

Dans les candidats au podium, il ne faut pas oublier Kimi Räikkönen. Le néo-papa finlandais, en net regain de forme, a fait une belle remontée en Malaisie, de la dernière à la quatrième place. Comme Hamilton et Vettel, il a déjà gagné en Chine. C'était en 2007, dans une Ferrari, l'année de son seul titre mondial.

Williams en embuscade

Derrière Mercedes-AMG et Ferrari, Williams espère tirer profit à Shanghai des qualités aérodynamiques des nouvelles FW37, en plus de la puissance des moteurs Mercedes.

«Ça ressemble à Barcelone où nous avons fait l'essentiel de nos essais d'avant-saison, rappelle le Brésilien Felipe Massa. Donc nous avons beaucoup de données télémétriques disponibles pour trouver les bons réglages».

Son coéquipier finlandais Valtteri Bottas trouve ce tracé «amusant». Il cite «les longs virages rapides» et surtout «la longue ligne droite de derrière qui permet de dépasser et rend les courses plus intéressantes».

C'est l'autre espoir des fans, pas seulement ceux de Mercedes et Ferrari: que ce troisième Grand Prix de 2015 soit animé, excitant de bout en bout. Ce serait bon pour la F1 car le dernier duel au sommet, entre deux écuries, remonte déjà à la saison 2012.

À l'époque, il n'y avait pas encore de moteurs hybrides et Vettel, dans sa Red Bull, s'était battu jusqu'au bout avec un certain Fernando Alonso (Ferrari), battu finalement de trois points. Cet hiver, Vettel a remplacé Alonso, parti chez McLaren, et a refait gagner la Scuderia dès sa deuxième course en rouge...