Encore auréolé de sa victoire en Malaisie, Sebastian Vettel a confié jeudi sur le circuit de Shanghai son espoir «réaliste» que Ferrari titille la suprématie de Mercedes-AMG, championne du monde en titre, tout en caracolant devant les autres écuries de F1.

À trois jours du Grand Prix de Chine, le pilote allemand de la Scuderia a été la vedette de la conférence de presse rituelle, celle qui ouvre les débats avant chaque week-end de F1.

«Nous voulons nous assurer que nous nous imposons comme l'équipe juste derrière Mercedes, ce qui signifie se maintenir devant des bonnes écuries comme Williams ou Red Bull, et cela non pas pour une ou deux courses, mais idéalement pour toute la saison», a dit le coureur de 27 ans.

«Une fois que cela sera acquis, alors l'objectif sera de combler peu à peu le fossé avec Mercedes», a poursuivi le natif d'Heppenheim, quadruple champion du monde.

Bombardé de questions, Vettel a relaté sa récente émotion en étant reçu comme un héros à Maranello, dans l'usine Ferrari où, selon la tradition, un drapeau a été hissé pour marquer sa victoire de Sepang, devant les deux Flèches d'Argent. D'autres drapeaux pourraient suivre, la saison ne faisant que commencer.

Vettel n'est plus qu'à une victoire du glorieux bilan de feu Ayrton Senna, le triple champion du monde brésilien, qui avait gagné 41 Grands Prix.

«Évidemment, cela revêt une signification particulière, pour n'importe quel pilote, a confié l'Allemand. J'espère que la prochaine (victoire) ne sera pas dans trop longtemps».

Ferrari peut-il donc rééditer dès ce week-end l'exploit de Sepang? La question est sur toutes les lèvres, y compris celles des pilotes des autres écuries.

«Je pense que cela va être plus difficile à réaliser, estime cependant Valtteri Bottas, le Finlandais de Williams. Ils ont été très bons avec les fortes températures qu'il faisait (en Malaisie), en gérant impeccablement leurs pneus, mais ici cela pourrait se révéler plus compliqué...»

De son côté Lewis Hamilton, dans un point presse distinct, a tenu à afficher son assurance, en indiquant clairement que l'escale malaisienne devait demeurer pour Mercedes un incident de parcours.

«Je ne crois pas que nous ayons des soucis à nous faire. Nous nous concentrons simplement sur comment faire un meilleur boulot», a souligné le champion du monde en titre, qui n'a pas encore renouvelé son contrat avec Mercedes.

«Il y a 80 pages à lire dans le contrat, c'est du jargon d'avocat, je n'ai pas le temps...», a plaisanté l'Anglais. Il n'a plus d'agent mais il est en passe de devenir le pilote de F1 le mieux payé, à plus de 25 millions d'euros (34 millions de dollars) par an, selon quelques indiscrétions dans le paddock.

Vettel et son gros panda

En Malaisie, l'écurie Mercedes-AMG s'est sabordée en faisant des choix de pneus discutables, Hamilton terminant deuxième et Nico Rosberg troisième.

«Ce fut un week-end désorganisé en tant que groupe. Nous aurions pu mieux faire, moi y compris, et peut-être également Nico», a commenté Hamilton, visiblement convaincu que les Flèches d'Argent ne se feront pas surprendre deux fois d'affilée.

Les essais permettront de se faire une idée de la réplique prévue par Mercedes aux nouveaux espoirs suscités par Ferrari. Maurizio Arrivabene, le directeur de la Scuderia, affichait en tout cas un sourire confiant en sortant de la Maserati qui le déposait au circuit.

Et Sebastian Vettel peut se préparer à être accueilli comme une star par les «tifosi» chinois, particulièrement sensibles au mythe du Cheval cabré.

Il a même fait rire les journalistes locaux en relatant avoir reçu de la part d'un fan, lors d'un précédent Grand Prix à Shanghai, un panda en peluche. En Chine, le plantigrade noir et blanc est officiellement «Trésor national».

«Il était trop gros pour que je le ramène à la maison, j'ai dû le laisser en Chine, a confié l'Allemand. À l'époque, je n'avais pas les moyens d'acheter une place supplémentaire dans l'avion».