Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a signé vendredi le meilleur temps des essais libres du Grand Prix de Chine, envoyant un signal fort à l'adresse de Ferrari sur la piste de Shanghai qu'a subitement traversée un inconnu, immédiatement arrêté.

L'homme non identifié a profité d'un instant de relâchement de la sécurité pour couper en courant la ligne droite des stands.

Tentant apparemment de se rendre des tribunes au stand Ferrari, il a failli se faire renverser, car l'Allemand Nico Hülkenberg s'approchait à pleine vitesse au volant de sa Force India.

Aussitôt intercepté par des mécaniciens de la Scuderia Ferrari, il a été confié à la police chinoise qui n'a fait aucun commentaire.

L'incident n'a que brièvement éclipsé la démonstration livrée par Hamilton à deux jours de la course: Mercedes-AMG, l'écurie championne du monde en titre, semble avoir repris le commandement des opérations, après un léger passage à vide en Malaisie.

Pour les amateurs de suspense, le Finlandais Kimi Räikkönen, dans la foulée de son coéquipier allemand Sebastian Vettel le matin, a encore mieux résisté l'après-midi: 2e chrono, à moins d'une demi-seconde d'Hamilton.

En passant des pneus médiums aux pneus tendres, Hamilton a amélioré de près de deux secondes son meilleur temps du matin: 1 min 37 sec 219/1000, soit 443 millièmes de mieux que le champion du monde finlandais.

«On a constaté une amélioration aujourd'hui par rapport au vendredi en Malaisie», a commenté Hamilton. «C'était disputé entre nous et Ferrari. Ils semblent aussi rapides que la dernière fois, Nico (Rosberg, l'autre pilote Mercedes) est aussi allé vite, donc on peut en conclure que ça reste serré entre nous».

Autre bonne surprise, Daniel Ricciardo a posté sa Red Bull-Renault au 3e rang de la 2e séance. À une seconde d'Hamilton, certes, mais devant tous les autres, sauf Räikkönen. De quoi calmer un peu Dietrich Mateschitz, le fondateur de la célèbre boisson énergétique, qui a réitéré cette semaine, en Autriche, la menace de «quitter la F1» si son équipe ne gagne plus.

«Avec encore quelques petits ajustements d'ici demain, on peut espérer se présenter dans d'excellentes conditions pour la course. Un Top 5 est possible, plus qu'en Malaisie», espère l'Australien.

Comme souvent le vendredi après-midi, Rosberg, à qui le circuit de Shanghai rappelle de bons souvenirs (1re pole et 1re victoire en F1, en 2012), n'a pas cherché la performance. Il s'est surtout occupé de préparer la course, en faisant de longs relais dans l'autre Mercedes, et a terminé la séance au 5e rang, juste derrière l'autre Ferrari de Vettel, vainqueur surprise en Malaisie.

Des pâtes sauce Ferrari

En passant, le pilote allemand a aussi prouvé que ses craintes étaient infondées, après qu'il eut dîné dans un restaurant de Shanghai dont le chef de cuisine se nommait... M. Ferrari.

«J'espère qu'il n'a pas mis des trucs bizarres dans mes pâtes pour me ralentir», avait twitté avec humour le vice champion du monde.

Cinquième temps le matin, le Brésilien Felipe Nasr (Sauber) s'est encore distingué en 2e séance (8e temps), grâce aussi à son moteur italien qui lui a permis de se placer au niveau des Williams à moteur Mercedes, un peu décevantes.

De retour au volant de la Lotus qu'il avait prêtée au réserviste Jolyon Palmer pour la 1re séance, Romain Grosjean est entré dans le Top 10 (9e) sur un circuit où il avait marqué ses tout premiers points en F1, en 2012.

Chez McLaren-Honda, les choses ont évolué dans le bon sens puisque Jenson Button a signé le 10e chrono et Fernando Alonso le 12e, dans des fourchettes de temps beaucoup plus encourageantes que le matin.

Un seul drapeau rouge a été provoqué par un tout droit de Felipe Massa, mais le Brésilien n'a que légèrement abîmé le museau de sa Williams. Quant à Daniil Kvyat, dans l'autre Red Bull, il a dû interrompre ses efforts en raison de gros soucis de freinage.