Le sport automobile devrait créer un championnat du monde de Formule 1 pour les femmes, tout comme cela existe dans d'autres sports, a estimé vendredi à Shanghai, en marge du Grand Prix de Chine, l'Espagnole Carmen Jorda.

Pilote de développement chez Lotus, la jeune Espagnole de 26 ans courait depuis trois saisons en GP3, l'une des catégories qui peuvent mener à la F1. Elle défend la proposition récente, mais très contestée, du grand argentier de la F1 Bernie Ecclestone.

«C'est une bonne idée», a dit Jorda à l'AFP. «Cela serait super pour nous. Dans d'autres sports, il existe des circuits hommes et femmes, alors pourquoi pas chez nous ?»

Une autre femme est actuellement pilote d'essai en F1, l'Écossaise Susie Wolff chez Williams. Épouse du directeur de Mercedes-AMG, Toto Wolff, elle a roulé l'été dernier lors des essais libres à Silverstone et Hockenheim. Mais elle est farouchement contre le projet de courses 100% féminines en lever de rideau des GP de F1.

Wolff estime que les femmes doivent participer à des GP en tant que «compétitrices normales», sur un pied d'égalité avec les pilotes masculins, et donc dans les mêmes courses, pas en lever de rideau. Tout comme la Française Michèle Mouton qui a réussi à devenir vice-championne du monde des rallyes, en 1982, dans une puissante Audi Quattro.

Mais Carmen, fille de l'ancien pilote de course José Miguel Jorda, a confié «ne pas comprendre» la position de Susie Wolff.

«Ce n'est pas juste de dire que nous devrions affronter les hommes. Dans quel but? Nous retrouver derrière ?», a-t-elle poursuivi.

«Si vous faites jouer Serena Williams (au tennis) contre Roger Federer, à votre avis que va-t-il se passer ?», a questionné la pilote espagnole.

«Nous méritons une course dans laquelle nous pourrons gagner. S'il se crée un championnat féminin, je serai certainement bien placée...», a-t-elle conclu sur ce sujet sensible.