Au Grand Prix d'Espagne dimanche, les deux pilotes de l'écurie Mercedes-AMG, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, vont tenter de faire aussi bien que l'an dernier quand leur duel entre Flèches d'Argent s'était terminé par un doublé et une victoire du Britannique.

Il y a 12 mois, sur le Circuit de Catalogne, l'Anglais n'avait battu l'Allemand que de 6 dixièmes de seconde, après une fin de course palpitante. C'était un doublé Mercedes, une 4e victoire d'affilée pour Hamilton et le scénario de la saison à suivre se profilait nettement.

Mais Lewis n'avait que trois points d'avance sur Nico en quittant Montmelo.

Changement de décor cette fois pour le début de la saison européenne de F1: Hamilton compte déjà 27 points d'avance sur Rosberg (93 à 66), grâce à trois victoires en quatre courses.

Le double champion du monde «est dans une phase où tout est toujours parfait», a résumé cette semaine Niki Lauda, le président non-exécutif de Mercedes-AMG, pour qui Hamilton «pilote comme un extra-terrestre».

Le triple champion du monde autrichien (1975, 1977, 1984) a eu l'idée de le faire venir de chez McLaren, fin 2012, et il ne le regrette pas: «Il ne commet aucune erreur. Il aligne en ce moment des temps au tour qu'aucun autre pilote ne peut réussir».

Ferrari aux aguets

Hamilton profite aussi en ce début de saison du rôle de trouble-fête joué à merveille par les pilotes Ferrari: trois podiums pour Sebastian Vettel (dont une victoire en Malaisie) et une 2e place pour Kimi Räikkönen à Bahreïn.

La Scuderia est de retour et personne ne sait où vont s'arrêter ses progrès, grâce à une restructuration réussie et un budget en forte hausse (100 millions d'euros supplémentaires, selon certaines sources italiennes) alloué par Sergio Marchionne, le PDG du groupe Fiat-Chrysler. À deux semaines du rendez-vous mythique de Monaco, devant des milliers de «tifosi», c'est forcément une bonne nouvelle pour la F1.

Le duel entre Mercedes et Ferrari occulte un peu la performance des autres écuries qui, pour la plupart, ont beaucoup roulé sur cette piste en février, lors des derniers essais hivernaux. Elles ont donc beaucoup de repères et ont pu bénéficier de deux semaines complètes, après Bahreïn, pour fignoler des évolutions de leurs monoplaces.

Pour Daniel Ricciardo (Red Bull), «c'est vraiment un super circuit, amusant à piloter. Il y a de bons enchaînements dans les deux premiers secteurs, c'est cool, et le dernier secteur est plus une question de gestion des pneus sur la nouvelle portion».

Trois Espagnols sur la grille

L'Australien, toujours aussi souriant, apprécie l'ambiance du circuit catalan et pense aussi aux fans: «Il y a beaucoup de bons endroits pour les spectateurs, sur les collines, et quand Alonso est sur la piste ils deviennent fous ! Avec trois pilotes espagnols cette année, ça va forcément créer beaucoup de buzz».

Le plus impatient des trois est forcément Fernando Alonso (McLaren), violemment sorti de la piste lors des essais de février. Il espère son premier point de 2015 sur un circuit où il a déjà triomphé deux fois (2006 dans une Renault, 2013 dans une Ferrari). McLaren a beaucoup de retard sur la concurrence, mais Fernando reste enthousiaste.

«Je suis incroyablement heureux de rentrer en Europe pour courir devant mes fans espagnols. Nous avons bien progressé pendant les courses lointaines et j'ai hâte de retrouver ma voiture, pour continuer à attaquer. Je vais chercher à rester consistant tout le week-end. J'aime beaucoup ce circuit car on y roule très vite et il permet de bien évaluer l'équilibre général».

Avec trois «nationaux» sur la grille, le promoteur de ce Grand Prix d'Espagne, Salvador Servia, espère repasser dimanche le cap des 100 000 spectateurs, et donc faire aussi bien que les Autrichiens, les Anglais ou les Américains. Si la McLaren-Honda d'Alonso confirme ses progrès pendant les essais de vendredi et samedi, c'est jouable.