Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a pris une petite option sur une victoire dimanche au Grand Prix de Monaco de Formule 1, car il a signé samedi sa toute première pole position en Principauté, devant Nico Rosberg.

Le langage corporel des deux pilotes Mercedes-AMG, en conférence de presse, était un bon résumé: l'Anglais, champion du monde en titre, rayonnait pendant que l'Allemand, vice-champion du monde, bougonnait, furieux de s'être raté deux fois, de la même façon, en bloquant ses roues au freinage de Sainte-Dévote.

La première fois, c'était en Q2, avant la chasse à la pole position. La deuxième fois, en Q3, ça lui a coûté plus cher, même si Hamilton, malin et un peu chambreur sur les bords, s'est voulu faussement rassurant: «Tout n'est pas fait, il reste une course très longue (78 tours) à disputer dimanche».

Depuis dix ans, l'auteur de la «pole» a gagné neuf fois en Principauté. La seule exception, c'était en 2008, quand un certain Hamilton, parti de la troisième place sur la grille, a réussi deux heures plus tard à remporter sa première et seule victoire au GP de Monaco de F1.

«Ça faisait longtemps que j'attendais ce moment. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est spécial pour moi», a dit Hamilton après la 43e pole position de sa carrière. Il n'est plus qu'à deux longueurs de Sebastian Vettel au palmarès des poles positions, mais encore loin derrière deux intouchables, Michael Schumacher (69) et Ayrton Senna (65).

Vettel encore en embuscade

En signant un meilleur chrono de 1 min 15 s 98/1000 en Q3, Hamilton a devancé Rosberg de 34 centièmes de seconde, alors que l'Allemand venait d'enchaîner deux «poles» et deux victoires en Principauté, en 2013 et 2014. «J'ai un peu perdu le fil de cette séance», a admis un Rosberg très déçu, conscient d'avoir mal géré sa séance à domicile.

Comme souvent cette saison, la troisième place sur la grille de départ sera occupée par Vettel, dont la Ferrari n'a pas apprécié les conditions un peu fraîches (18 °C dans l'air, 25 °C sur la piste) de ces qualifications disputées sous un ciel couvert et devant des tribunes à moitié vides.

Vettel aura à côté de lui sur la deuxième ligne l'Australien Daniel Ricciardo, dans sa Red Bull équipée d'un moteur Renault qui semble aller un peu mieux. Sur la troisième ligne, il y aura aussi un cocktail italo-autrichien détonant, avec Daniil Kvyat dans l'autre Red Bull et Kimi Räikkönen dans l'autre Ferrari.

Les quatre monoplaces à moteur français, en comptant les deux débutants de chez Toro Rosso, sont passées en Q3, dans le top 10 de ces qualifications à haute tension. Mais la performance du jour a été l'oeuvre d'un Mexicain, «Checo» Pérez, septième chrono du jour dans une Force India qu'on n'avait jamais vue aussi performante cette année.

Les gros échecs du jour sont venus du camp Williams, car Valtteri Bottas s'est fait éjecter dès la Q1 et Felipe Massa a lâché l'affaire en Q2, à cause de monoplaces peu efficaces sur le tracé le plus sinueux et le plus lent du calendrier (160 km/h de moyenne au tour). Ils prendront le départ de ce 73e GP de Monaco dans le ventre mou de la grille, pas loin des pilotes McLaren-Honda, Jenson Button et Fernando Alonso. Ça nous promet une jolie partie de manivelles sur le port de Monaco, dimanche à partir de 14 h.