Lewis Hamilton a emprunté un vieux truc à l'entraîneur-chef du Canadien Michel Therrien, jeudi, en martelant qu'il avait tourné la page sur sa dernière performance et qu'il songeait seulement à la prochaine au Grand Prix du Canada.

Le Britannique, qui domine le classement des pilotes de F1 avec 126 points, tentera de faire oublier sa troisième place crève-coeur enregistrée il y a deux semaines, à Monaco. Alors qu'il filait vers la victoire, son équipe a commis une erreur de jugement en lui demandant de rentrer aux puits, permettant à son coéquipier Nico Rosberg et au pilote Ferrari Sebastian Vettel de lui filer sous le nez.

«Je sais que vous avez beaucoup de questions sur les événements à Monaco, mais je ne reviendrai pas sur ça, a-t-il déclaré sèchement. J'ai tourné la page. Je ne veux plus y penser. Vous savez, je ne peux rien faire pour changer le passé. Alors j'essaie de façonner l'avenir.

«Il reste de nombreuses courses au calendrier, et de nombreuses améliorations peuvent être apportées, a ajouté le champion du monde. Nous formons une bonne équipe, nous avons une bonne voiture et c'est là-dessus que je me concentre. Je me sens bien, je me sens fort, je me sens prêt.»

Hamilton, qui a triomphé au circuit Gilles-Villeneuve en 2007, 2010 et 2012, a indiqué vouloir exploiter la pleine puissance du moteur Mercedes ce week-end pour retrouver sa place au sommet du podium.

«C'est un circuit bosselé, qui compte sa part de virage serrés qui nous permettent de frôler les murets de sécurité, a-t-il décrit. C'est aussi un circuit très rapide, qui est très exigeant sur les freins ainsi que sur les pneus. Ce sera tout un défi, surtout après ce qui nous est arrivé l'an dernier.»

En 2014, Hamilton et Rosberg avaient été affligés par des problèmes de freins, entraînant une défaillance du système de récupération de l'énergie cinétique (SREC). En conséquence, Rosberg avait grimpé sur la deuxième marche du podium - derrière l'Australien Daniel Ricciardo, mais devant Vettel - et Hamilton avait été contraint à l'abandon.

Un petit pas en avant pour Ferrari

Un peu plus loin dans les paddocks, Vettel souriait à pleines dents sous l'auvent rouge écarlate de Ferrari. Pour cause, le vainqueur du Grand Prix de Malaisie plus tôt cette saison a confirmé que son bolide comptera sur une amélioration technique ce week-end.

«C'est vrai, nous avons un nouveau moteur. Ce sera une légère amélioration, qui devrait nous permettre de poursuivre notre progression, de chauffer Mercedes», a expliqué le quadruple champion du monde, qui dispute sa première saison avec l'écurie italienne.

«Mais ils (les Mercedes) resteront néanmoins les favoris ce week-end, a poursuivi l'Allemand. L'écart est toujours là. Nous devrions pouvoir nous rapprocher, mais avant de célébrer, nous devrons attendre de voir les circonstances - s'il fait chaud ou froid, si les pneus se dégradent rapidement ou non. Toutes les équipes ont des hauts et des bas, et nous espérons de toute évidence que ce sera un haut ce week-end.»

L'équipe Williams pourrait également venir mêler les cartes, puisque ses voitures FW37 sont propulsées par le moteur Mercedes - le même qui équipe les voitures de Hamilton et Rosberg.

«L'an dernier, nous avions connu une bonne course, mais malheureusement ça c'était mal terminé, a dit Felipe Massa, qui avait été victime d'un grave accident à la suite d'un accrochage avec Sergio Perez lors du dernier tour. Nous savons que notre voiture est semblable à celle de l'an dernier, et donc qu'elle est rapide. Nous devrions être en mesure de nous rapprocher de Ferrari et d'avoir une véritable bataille avec elle ainsi qu'avec les autres équipes près de nous.»

Évidemment, comme l'a souligné Vettel, tout dépendra d'un ensemble de facteurs, dont Dame Nature. Et les réponses viendront dimanche, après la course. Mais d'abord, après la journée portes ouvertes jeudi, le Grand Prix du Canada se mettra officiellement en branle vendredi, avec la présentation des deux premières séances d'essais libres.