Si les sourires sont quelque peu de retour chez Red Bull, Daniel Ricciardo, lui, n'a jamais cessé d'en décrocher malgré un début de saison particulièrement délicat. Hier encore, le pilote australien a savouré son retour à Montréal, lieu de sa première victoire en F1, l'an dernier, tout en se gardant bien de se montrer optimiste pour la course de dimanche. Car les Red Bull sont encore loin dans les rétroviseurs des Mercedes et des Ferrari.

Ricciardo est très sincère quand il affirme que «c'est vraiment cool d'être de retour à Montréal». Et c'est compréhensible. «J'y ai beaucoup de souvenirs que je n'oublierai jamais. Montréal est particulier, la course n'y est jamais décevante.»

À pareille époque l'an dernier, l'Australien savourait le champagne, fort de sa première victoire en Grand Prix. «Évidemment sur le podium, j'ai réalisé ce qu'il s'était passé, s'est-il souvenu hier. Mais c'est plus probablement quand tu retournes à l'hôtel le soir que tu réalises. T'es entouré de monde après la course, ça ne s'arrête pas, tu remontes en voiture pour retourner à l'hôtel, tu reviens dans ta chambre et tu te dis: wouaw, qu'est-ce que je vais faire maintenant?»

Depuis, celui qui est devenu le pilote numéro 1 chez Red Bull, après le départ de Sebastian Vettel, n'a pas chômé. Après un début de saison catastrophique qui a vu son écurie clairement remettre en question sa collaboration avec le motoriste Renault, les monoplaces de la marque de boisson énergisante ont montré petit à petit leur museau. Les quatrième et cinquième places acquises à Monaco par Daniil Kvyat et Ricciardo en sont la parfaite illustration. Mais pas un gage de résurrection.

«Depuis Melbourne, qui a été vraiment difficile, des améliorations ont évidemment été apportées. Je pense qu'on est revenus au niveau où on était l'an dernier», a avancé hier le pilote australien.

Est-il alors envisageable de revoir dimanche les Red Bull proches du podium? «C'est optimiste, nous a répondu Ricciardo. Mercedes et Ferrari sont encore trop loin devant. Et en plus, ils ont fait des mises à jour et apporté des améliorations pour cette fin de semaine... Normalement, ils seront devant, mais peut-être que quelque chose nous aidera.»

Sous la menace d'une pénalité sur la grille de départ en cas d'utilisation d'un cinquième moteur prochainement, Ricciardo ne devrait pas connaître cette désillusion à Montréal. «Je ne peux pas parler pour Daniil mais pour moi, pour cette course, d'après ce qu'on a évalué, je ne devrais pas avoir de problèmes. Je n'ai pas de nouveau moteur cette fin de semaine. Le plan est que je coure avec le même moteur qu'à Monaco. Heureusement, je ne devrais pas écoper de pénalité ici.»

Reste que le circuit Gilles-Villeneuve aura encore une fois valeur de test pour les Red Bull, et notamment pour leurs châssis et suspensions qui ont été améliorés par rapport au début de l'année. Les deux pilotes sont également plus à l'aise avec la conduite de leur voiture. Mais le problème principal de Red Bull reste entier.

«Je pense que nous avons évidemment besoin de plus de puissance avant toute chose, a rappelé hier Ricciardo. Pour la voiture en elle-même, il n'y a rien en particulier à améliorer. Une voiture n'est jamais parfaite. La voiture est bonne à basse vitesse et à haute vitesse, mais elle n'est pas super dans ces deux domaines. On essaie d'améliorer l'ensemble.»

Peut-être verra-t-on des progrès dimanche.