Quadruple champion du monde avec Red Bull, l'Allemand Sebastian Vettel rêvait depuis longtemps d'entrer dans l'équipe Ferrari. L'annonce de son transfert, l'été dernier, n'a surpris personne.

Depuis le début de la saison, Vettel justifie largement la confiance que place en lui la Scuderia. Il est le grand rival des Mercedes et occupe le troisième rang au classement du Championnat du monde. «Nous avons obtenu de bons résultats, plusieurs podiums, sûrement mieux que ce que nous espérions au début de l'année, mais il nous manque encore quelque chose», a raconté le pilote de 27 ans, hier matin, en point de presse... dans la rue Crescent.

Être pilote Ferrari implique en effet de nombreuses activités promotionnelles, et Vettel est d'autant plus sollicité que son coéquipier Kimi Raikkonen a la réputation d'être aussi chaleureux qu'un bloc de glace! Hier matin, donc, l'Allemand était «d'office» en plein centre-ville dans les kiosques de Shell et d'UPS.

«Ce sera mon premier Grand Prix du Canada en rouge et je sais que le public canadien est toujours enthousiaste, particulièrement en ce qui concerne Ferrari, a rappelé Vettel. Les attentes sont donc grandes à notre égard, même si nous ne sommes pas les favoris.»

Vainqueur en Malaisie, deuxième à Monaco il y a 12 jours, trois fois troisième, Vettel a relancé la Scuderia et entend bien la mener à de nouveaux titres mondiaux. L'exemple de son glorieux compatriote Michael Schumacher - cinq fois champion du monde chez Ferrari - a été déterminant dans sa décision de quitter Red Bull. Celui qu'on surnomme «Baby Schumi» sait qu'il devra sans doute, comme son modèle, attendre une saison ou deux avant d'atteindre le sommet de la hiérarchie.

«Mercedes a encore une marge sur nous, tant au chapitre du moteur que de l'aérodynamisme, a estimé le pilote. Toute l'équipe travaille très fort pour combler l'écart, même si c'est difficile de changer les choses en cours de saison.

«Nous sommes toutefois assez près pour profiter des erreurs de nos adversaires, comme cela s'est encore produit à Monaco. Et sur certains circuits, nous pouvons profiter des incidents de course. Le Grand Prix du Canada est justement l'un de ceux qui sont souvent propices aux rebondissements.» Vettel lui-même a d'ailleurs été victime d'un tel «rebondissement», en 2011, quand il avait commis une faute dans le dernier tour, cédant la tête et la victoire à Jenson Button. Il s'est heureusement repris deux années plus tard, en 2013, pour enlever la seule victoire de sa carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve.

«Ce circuit, tout en lignes droites et en freinages, est très exigeant pour les voitures, pour les freins, en particulier, a souligné Vettel. C'est toujours un défi d'atteindre l'arrivée ici et la fiabilité est primordiale. Il faut donc avoir un bon compromis entre la performance et l'endurance.»