Lewis Hamilton, désormais triple champion du monde de Formule 1, entame une tournée triomphale de trois dates, dimanche au Grand Prix du Mexique, sur un circuit totalement rénové où le héros local, Sergio Perez, voudra briller.

Des millions de pesos ont été investis pour rénover le vénérable Autodrome des Frères Rodriguez (4,3 km), dans le Parc Magdalena Mixhuca à Mexico City, et Hamilton, grand amateur de musique, va pouvoir donner un nouveau récital. Une portion du circuit, baptisée Foro Sol, est un ancien stade de baseball devenu un lieu de concert où 40 000 spectateurs seront massés pour admirer les F1.

Avant de se poser au Mexique, dans son jet privé, Hamilton a fait un petit tour en Californie pour recharger ses accus. La célébration à Austin de son 3e titre mondial, grâce à sa victoire dans le GP des États-Unis, est bien rangée dans l'armoire à souvenirs et l'Anglais se dit «gonflé à bloc», car «découvrir une nouvelle ville et une nouvelle piste, c'est toujours excitant».

«Je peux attaquer les trois dernières courses de la saison (Mexique, Brésil, Abou Dhabi) sans avoir rien à prouver, ni rien à perdre, donc je veux absolument mettre mon nom au palmarès du 1er GP du Mexique de l'ère moderne. Et j'espère avoir un énorme sombrero à ajouter à ma collection de chapeaux, après ma chapka russe et mon Stetson américain», a ajouté la «fashion victim» de la F1 actuelle.

Les sept derniers GP du Mexique ont eu lieu de 1986 à 1992, avant et après deux longues interruptions de séance (1971-1985 et 1993-2014). Les pilotes 2015 ne connaissent le nouveau tracé que sur simulateur (4,3 km, 17 virages). Il ressemble à Monza pour son emplacement, dans un parc de la capitale mexicaine, et par les vitesses prévues: 330 km/h dans la ligne droite de 1,3 km, et 60% du tour parcouru pied au plancher. À une altitude de 2220 m, ce qui en fait le plus haut du calendrier mondial.

Perez devant son public

Le championnat est fini pour Hamilton mais pas pour son coéquipier Nico Rosberg, déçu et dégoûté après le GP des États-Unis où il s'est fait doubler deux fois par le futur triple champion. «Mon père (Keke, champion du monde 1982) a couru ici dans les années 80, donc peut-être qu'il peut me donner quelques tuyaux», plaisante l'Allemand, conscient que tout a changé depuis, le tracé et les voitures: «C'est comme si on repartait de zéro. C'est un gros défi, mais j'ai hâte d'y être».

Rosberg a quatre points de retard sur son compatriote Sebastian Vettel, qui enfile les podiums comme des perles (12 en 16 manches), alors il va devoir retrousser les manches de sa combinaison de course. Mais leur duel ne sera pas le seul intérêt de cette visite au Mexique.

Au championnat des constructeurs, Force India occupe une 5e place méritée, avec 102 points, devant Lotus (70) et Toro Rosso (63), alors Sergio Perez va tout faire pour la préserver, devant son public: «Les courses en Russie et aux États-Unis ont été une préparation idéale», souligne «Checo», 3e à Sotchi et 5e à Austin.

«Je ne pensais jamais prendre le départ d'un GP du Mexique, donc ça va être forcément un grand moment de ma carrière», ajoute Perez, auteur jusque là d'une saison quasi parfaite, dans une écurie aux moyens limités. «Cette course va devenir une classique de la F1, car le Mexique a une longue histoire dans le sport automobile. Les fans sont des connaisseurs, ils attendent depuis longtemps le retour de la F1».