Le Grand Prix du Mexique de Formule 1, qui se fait un retour au calendrier cette fin de semaine, a déjà eu lieu 15 fois, en deux périodes: d'abord de 1962 à 1970, puis de 1986 à 1992 sur l'ancien tracé de l'Autodrome des Frères Rodriguez, à Mexico.

Au palmarès de l'épreuve qui fait son retour cette année au calendrier de la F1, trois pilotes se détachent: l'Ecossais Jim Clark, qui a gagné trois fois (dont une hors-championnat), devance l'Anglais Nigel Mansell et le Français Alain Prost, deux fois victorieux.

1. Les débuts (1962-1970)

La toute première édition du GP du Mexique, le 4 novembre 1962, ne compte pas pour le Championnat du monde mais elle est doublement marquante. Le vainqueur, Jim Clark, est d'abord disqualifié, pour avoir été poussé au départ, puis il monte dans la Lotus de son coéquipier Trevor Taylor et gagne la course, endeuillée par la mort de l'espoir mexicain Ricardo Rodriguez, jeune pilote Ferrari.

De 1963 à 1970, les vedettes de la F1 font étape chaque année dans le Parc Magdalena Mixhuca. Clark gagne encore  deux fois (1963, 1967), le palmarès est complété par deux Américains venus en voisins, Dan Gurney (1964) et Richie Ginther (1965), les Anglais John Surtees (1966) et Graham Hill (1968), l'Australien Denny Hulme (1969) et enfin le Belge Jacky Ickx (1970), devant 200.000 spectateurs venus encourager Pedro Rodriguez, le frère de Ricardo.

2. L'absence (1971-1985)

Le GP du Mexique disparait du calendrier, principalement pour des raisons de sécurité et à cause de la difficulté des organisateurs à contrôler la foule. En 1980 et 1981, les monoplaces américaines de l'Indycar font un bref passage sur un tracé rebaptisé en l'honneur des frères Rodriguez, puis les travaux continuent et l'association des pilotes de Grand Prix (GPDA) donne son feu vert à un premier retour.

3. L'âge d'or

De 1986 à 1992, la plupart des GP du Mexique entrent dans les annales de la F1, sur un circuit toujours aussi bosselé et exigeant, mais moins dangereux. Gerhard Berger (Benetton) ouvre le feu, puis Nigel Mansell (Williams), en 1987 et 1992, devient une idole au Mexique, pour deux raisons: son tempérament de feu et sa moustache digne d'un habitant de Mexico City.

À l'apogée de son duel avec Ayrton Senna, Alain Prost gagne deux fois à Mexico, en 1988 dans une McLaren et en 1990 dans une Ferrari, alors que le Brésilien ne s'impose qu'en 1989. Quant à Riccardo Patrese, il imite Mansell et fait gagner une Williams en 1991.

4. Le tunnel (1993-2014)

Dans une mégalopole mexicaine à la démographie galopante et à la pollution croissante, sur un circuit vieillissant et à cause d'organisateurs n'arrivant plus à joindre les deux bouts, la F1 prend du recul mais la série Champ Car, héritière de l'Indycar, comble le vide, de 2002 à 2007. Le Français Sébastien Bourdais gagne une fois sur deux pendant cette période 100% nord-américaine.

5. La renaissance (2015)

Les premières rumeurs de retour de la F1 au Mexique naissent en 2003, autour d'un projet fumeux de circuit à Cancún, qui aurait coûté 70 millions de dollars de l'époque. Puis plus rien jusqu'en 2006 et l'annonce par M. Ecclestone, le grand argentier de la F1, que le Mexique reviendra en 2009. Sans suite. Enfin, en août 2011, Carlos Slim Domit, le fils de l'homme le plus riche du monde, révèle qu'il travaille sur une rénovation de l'Autodrome des Frères Rodriguez. L'information est confirmée deux ans plus tard par les autorités mexicaines et définitivement validée en juillet 2014 par la signature d'un contrat de cinq ans avec Formula One Management (FOM), la société détentrice des droits commerciaux de la F1.