La Ville de Montréal veut toujours construire les nouveaux garages et paddocks du circuit Gilles-Villeneuve à temps pour le Grand Prix de Formule 1 de 2017, mais elle est consciente que l'échéancier conclu avec les dirigeants de la F1 «se resserre».

Aucun appel d'offres n'a encore été lancé au sujet des travaux évalués à 32,6 millions lors de la signature de l'entente de 10 ans avec la F1 l'année dernière. En vertu de celle-ci, la Ville doit construire de nouveaux garages et paddocks à temps pour le Grand Prix de 2017. La Ville discute toujours de la conception des paddocks avec les dirigeants de la F1.

«Il est certain que l'échéancier se resserre, mais nous travaillons toujours en fonction de cet objectif, indique Pierre Desrochers, président du comité exécutif de la Ville de Montréal. À ce stade-ci, c'est notre objectif de le faire. Nous travaillons avec les partenaires, le niveau de discussions est bon. » 

«Nous savons tous que plus les jours avancent, il y a des délais à respecter», ajoute M. Desrochers.

Si les paddocks ne sont pas prêts comme prévu en 2017, la Ville de Montréal devra-t-elle dédommager la F1? «On n'en est pas là», soutient Pierre Desrochers.

Échéanciers

En avril dernier, la Ville de Montréal a retiré à Quartier international de Montréal (QIM), un organisme sans but lucratif, le mandat de gérer les rénovations des garages et des paddocks après un rapport du Bureau de l'inspecteur général de Montréal qui dénonçait des irrégularités dans certains contrats entre la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) et QIM. Le contrat de la F1 n'était pas en cause, mais a tout de même été annulé lui également.

En mai, le maire de Montréal Denis Coderre a assuré qu'il n'y avait aucun problème quant au respect de l'échéancier de 2017 pour les garages de la F1. «De toute façon, les travaux allaient se faire après le Grand Prix de 2016. On a déjà la conception», a-t-il dit.

Sept mois plus tard, la Ville de Montréal et la SPJD discutent toujours de la conception et de la réalisation des nouveaux paddocks avec les dirigeants de la F1. «Nous sommes toujours dans la phase de conception et de réalisation des paddocks. Les discussions se poursuivent avec les partenaires quant aux besoins et à la possibilité de répondre à tous ces besoins», a indiqué François Cartier, directeur des communications de la SPJD, par courriel.

Plus cher que prévu?

Pierre Desrochers n'a pas voulu donner de détails sur la teneur des discussions entre Montréal et les dirigeants de la F1. Est-ce possible que les rénovations aux installations coûtent finalement plus cher que les 32,6 millions prévus? «Il est clair qu'il y a une enveloppe de 32,6 millions [approuvée par le conseil municipal], mais il faudra voir comment ça se terminera», dit Pierre Desrochers, qui veut aussi « bien voir les besoins qui sont exprimés » par les dirigeants de la F1.

Le mandat pour réaliser les nouveaux garages des écuries de F1 passera par un appel d'offres, a affirmé M. Desrochers. «Il y a une procédure à suivre, dit le président du comité exécutif de la Ville de Montréal. Il est clair que dans ce contexte-là, sans revenir sur le passé, on ne recommencera pas à faire des choses que l'inspecteur général a dénoncées.»

Le promoteur du Grand Prix du Canada, Groupe de course Octane, n'a pas commenté le dossier.

Paiements en retard

Autre sujet des discussions entre la SPJD et le promoteur Groupe de course Octane: les sommes d'argent qui sont encore dues par le promoteur à la SPJD pour la course de 2015, qui a eu lieu en juin.

«Le Groupe de course Octane est en défaut à certaines de ses obligations. Compte tenu des échanges avec les organisateurs, il n'est pas opportun ni utile à ce stade-ci d'en révéler la nature», a indiqué François Cartier, directeur des communications de la Société du parc Jean-Drapeau, par courriel à La Presse. Invoquant la confidentialité du contrat, la SPJD n'a pas dévoilé le montant annuel de son contrat avec le Groupe de course Octane.

Il s'agit de la première fois que le Groupe de course Octane, promoteur du Grand Prix du Canada depuis 2010, accumule des retards dans le paiement de ses obligations à la SPJD.

Plus tôt ce mois-ci, La Presse a révélé que le Groupe de course Octane devait encore payer quelques fournisseurs six mois après la fin du Grand Prix de F1 pour des sommes dans les six chiffres (plus de 100 000 $). Le promoteur avait aussi eu des retards dans les paiements de certains fournisseurs en 2012. Le président et actionnaire unique du Groupe de course Octane, François Dumontier, confirmait avoir perdu de l'argent avec le Grand Prix en 2015, mais avait bon espoir que les prochaines années seraient meilleures sur le plan financier.

Les différents ordres de gouvernement - Ottawa, Québec, Montréal - versent en moyenne 18,7 millions par an en subventions à Formula One Management, l'entreprise dirigée par Bernie Ecclestone qui est propriétaire de la F1, pour avoir le droit de présenter une épreuve de F1 à Montréal jusqu'en 2024. Le promoteur du Grand Prix du Canada, le Groupe de course Octane, ne reçoit pas de subvention. Ce dernier n'a pas commenté son retard de paiement à la SPJD.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Desrochers, président du comité exécutif de la Ville de Montréal