L'Espagnol Fernando Alonso, double champion du monde de Formule 1, a qualifié mardi de «circuit en ville le plus rapide du monde» le tracé urbain de Bakou où aura lieu le 19 juin le Grand Prix d'Europe.

À 100 jours de ce premier Grand Prix d'Europe depuis celui de 2012 à Valence (Espagne), qu'il avait remporté dans une Ferrari, le pilote McLaren-Honda a dit son enthousiasme à l'AFP, après avoir fait le tour du circuit, et a fait le point sur ses ambitions une semaine avant le début de la saison 2016 en Australie.

Q: Comment trouvez-vous ce tracé de Bakou?

R: «Il faut bien comprendre que ce sera le circuit en ville le plus rapide du monde, avec des vitesses de pointe (340 km/h, ndlr) comparables seulement avec le circuit de Monza. J'ai vraiment aimé ce que j'ai vu. Je pense que ce sera un circuit unique en son genre, et donc difficile à comparer aux autres».

Q: Trouvez-vous intéressant que la F1 découvre de nouveaux territoires?

R: «Cette course sera très importante pour la F1, qui est de plus en plus internationale et s'ouvre à de nouveaux pays. Nous sommes dans toutes les régions du monde maintenant. Il nous manque peut-être les États-Unis, où la F1 n'est pas encore très populaire. Il y a déjà Austin (Texas), j'espère qu'il y en aura d'autres».

Q: Cette course de Bakou, avec des incidents éventuels, peut-elle être favorable à votre équipe McLaren, qui ne figure plus parmi les meilleures?

R: «Les circuits en ville comme Monaco ou Singapour, où tout peut vraiment arriver, peuvent produire des résultats surprenants. C'est toujours une bonne opportunité pour les écuries moins compétitives. J'ai hâte de participer à ce Grand Prix de Bakou pour maximiser la moindre opportunité qui se présentera».

Q: Qu'attendez-vous de 2016, après une saison 2015 ratée (McLaren-Honda a terminé 9e du championnat des constructeurs, ndlr)?

R: «Nous avons eu beaucoup de problèmes de fiabilité et nous manquions aussi de performance. Nous avons cette année un moteur complètement différent, nous avons redessiné de nombreuses pièces qui étaient des points faibles. Il a fallu améliorer beaucoup de choses, également sur le plan aérodynamique».

Q: Quel est votre objectif sportif pour 2016?

R: «On doit finir toutes les courses dans les points et se battre pour des podiums pendant la deuxième partie de la saison. Ce sera notre objectif. Nous ne sommes pas encore assez forts mais nous savons ce que nous devons encore changer».

Q: Que changeriez-vous si vous aviez le pouvoir en F1?

R: «Les règlements sont trop complexes. Pour les gens normaux, les gens de la rue, la F1 est un sport plutôt difficile à suivre et parfois un peu trop fermé. Je pense qu'il faudrait rendre les règles un peu plus faciles, normales, plus proches des fans. Il faudrait tout rendre un peu plus facile».

Q: Allez-vous aller jusqu'au terme de votre contrat, fin 2017, si 2016 est aussi décevante que 2016?

R: «Je piloterai encore en 2017 car avec le changement de règlementation les voitures seront très différentes et sûrement plus rapides. Je verrai à quel point j'ai du plaisir à piloter ces voitures, et après seulement je déciderai si je veux rester encore quelques années en F1 ou arrêter la F1».

Q: Rêvez-vous toujours de gagner les 24 Heures du Mans?

R: «J'aimerais gagner au Mans, mais aussi à Indianapolis. Sauf que les 500 Milles seraient très durs à gagner car je n'ai pas du tout l'habitude des (circuits) ovales et de la course à l'américaine. Je suis toujours aussi tenté de participer un jour aux 24 Heures du Mans. Vous savez, les vieux pilotes aiment les gros défis et les grandes courses».

- Propos recueillis par Irakli Metreveli