Ferrari est arrivée au Grand Prix d'Australie, qui ouvrira dimanche la saison 2016, en cachant son jeu, selon Lewis Hamilton: «Ils ont un atout dans leur manche», a dit jeudi le Britannique qui craint la nouvelle F1 de Sébastian Vettel, baptisée «Margherita».

Vettel n'a remporté que trois Grands Prix l'an dernier pour la Scuderia, contre 16 raflés par les pilotes des Flèches d'Argent, Hamilton et Nico Rosberg, mais le vent est peut-être en train de tourner, redoute le triple champion du monde en titre.

«Je pense que cette année ce sera un peu plus serré, à tous les niveaux», a jugé Hamilton jeudi à Melbourne en conférence de presse. «Je pense aussi que les Ferrari vont être beaucoup plus près de nous qu'ils veulent bien le dire. Ils font profil bas en arrivant mais ils cachent leur jeu et vont monter en régime. Je suis sûr qu'ils ont un atout dans leur manche.»

Les essais hivernaux de Barcelone ont montré que Ferrari a fait des progrès dans tous les domaines, châssis et moteur, monopolisant les premières lignes de la feuille de chronos. Mais comme Mercedes n'a jamais cherché à faire mieux, en passant des pneus plus tendres, le mystère reste entier.

Tomate et mozzarella

«Je pense que nous avons ce qu'il faut pour embêter Mercedes cette année», a estimé Vettel, qui a pris l'habitude de baptiser ses monoplaces d'un petit surnom depuis ses débuts chez Red Bull. Cette saison n'échappe pas à la règle: sa SF16-H rouge et blanche s'appellera «Margherita», comme la célèbre pizza italienne à base de tomate (rouge) et de mozzarella (blanche).

«Je pense que nous sommes sur la bonne voie, nous progressons et nous avons sûrement fait encore un pas en avant cet hiver», a déclaré le quadruple champion du monde (2010-2013). «Est-ce que ça suffira? Il va nous falloir une ou deux courses pour le savoir mais une chose est sûre: notre objectif est de renverser la tendance.»

Hamilton s'est beaucoup promené cet hiver, dans son jet privé rouge. Il semblait très concentré jeudi et a moins rigolé que Vettel et Ricciardo en conférence de presse. «Je recherche toujours la perfection et j'apprends tous les jours, dans mon sport et ailleurs. J'ai hâte d'embarquer dans cette nouvelle aventure», a dit celui qui est désormais l'égal du légendaire Ayrton Senna au palmarès de la F1 avec trois titres.

Hamilton le perfectionniste

«Je ne sais pas ce qui va sortir de cette saison. Je cherche toujours le tour parfait, la course parfaite. J'essaie de mettre la barre un peu plus haut chaque fois que je prends la piste, car on peut toujours la mettre plus haut», a ajouté le célibataire tatoué et très croyant.

Hamilton n'a pas d'état d'âme, par exemple, à cause de la restriction des conversations radio qui va obliger les pilotes à prendre des décisions seuls, sans l'aide de leur ingénieur: «Nous sommes tous dans le même bateau, donc certains vont s'en sortir mieux que d'autres. Je ne pense pas que ce sera un problème. On gèrera tout ça le mieux possible.»

Pour finir cette conférence de presse plutôt décontractée, un journaliste a demandé à Vettel pourquoi il n'était pas plus présent sur les réseaux sociaux que son rival Hamilton inonde régulièrement de photos personnelles.

«Jusqu'à maintenant, je n'ai pas encore tout compris de ces technologies modernes. Je suis sûr que Lewis peut me donner des leçons mais ça ne m'intéresse pas tant que ça», a dit le jeune père de famille.

«Nous sommes tous différents. Chacun choisit son style, ce qu'il aime. Certains aiment la pizza toute simple, comme la Margherita, et d'autres aiment bien avoir plein de trucs sur leur pizza. C'est un bon résumé, je pense», a conclu Vettel