Nico Rosberg (Mercedes), parti en pole position, a émergé du chaos créé par un premier tour très agité et remporté dimanche le Grand Prix de Chine de Formule 1, s'offrant déjà une avance de 36 points en tête du championnat sur son coéquipier Lewis Hamilton, seulement septième à Shanghai.

C'est la sixième victoire d'affilée pour Rosberg depuis fin 2015 et la troisième cette saison en autant de courses, après l'Australie et Bahreïn. Les neuf pilotes, avant Rosberg, qui ont remporté les trois premières manches d'une saison de F1 sont tous devenus champions du monde quelques mois plus tard.

« Je n'ai jamais eu une aussi bonne voiture, aussi bien équilibrée. Merci les gars! », s'est réjoui Rosberg après son passage sous le drapeau à damier. « Je n'ai pas pris un super départ », a-t-il avoué, « et je ne pouvais pas voir ce qui se passait derrière moi. J'étais concentré sur la course et j'avais une voiture très rapide, je me sentais très bien ».

Une course historique

Rosberg se sentait tellement bien en tête qu'il a terminé avec 37 secondes d'avance sur son premier poursuivant, Sebastian Vettel (Ferrari). C'est sa 17e victoire en F1, sur le circuit où il avait gagné pour la toute première fois, en 2012, déjà au volant d'une Flèche d'Argent. « C'est un endroit un peu spécial pour moi », a résumé l'heureux père de famille.

Le Russe Daniil Kvyat (Red Bull), auteur d'un dépassement osé au départ, a provoqué un accrochage entre Vettel et son coéquipier Kimi Räikkönen. Il a ensuite complété le podium, son deuxième en F1, et assumé pleinement sa prise de risque.

« C'est ce genre de dépassement qui peut permettre de finir sur le podium. Je recommencerai », a averti Kvyat, 22 ans, sur le podium de cette course à la fois dingue et un peu historique: la quatrième seulement depuis 1950 à se terminer avec, sur la piste, la totalité des pilotes (22) ayant pris le départ.

« Kvyat est arrivé à l'intérieur comme une torpille et pour l'éviter j'ai touché Kimi. Nous avons eu de la chance de pouvoir continuer », a résumé Vettel, qui s'est excusé auprès de son équipe sur la radio de bord après l'arrivée.

Au prix d'une solide remontée, comme lui, Räikkönen a terminé cinquième derrière l'autre Red Bull de Daniel Ricciardo, parti en première ligne et leader éphémère au premier virage.

L'Australien de Perth a brièvement mené, puis a il a crevé son pneu arrière gauche sur des débris de carbone dispersés lors d'un premier tour agité qui a mis fin aussi aux espoirs de Romain Grosjean (Haas), le jour de ses 30 ans. Le Français, parti 14e sur la grille, a finalement terminé 19e.

Hamilton limite la casse

Grâce à cette passe de trois, réussie avec beaucoup de maîtrise, sans jamais s'énerver et en choisissant toujours la bonne stratégie, Rosberg compte désormais 75 points contre 39 à Hamilton, alors qu'il reste 18 GP à disputer.

Parti dernier, à cause d'un moteur défaillant en qualifications, le triple champion du monde en titre a terminé septième de cette course neutralisée une seule fois par la voiture de sécurité (du quatrième au neuvième tour), le temps de nettoyer les débris de carbone éparpillés sur la piste après plusieurs accrochages au premier tour.

« C'était vraiment une course difficile », a dit Hamilton. « J'ai pris un bon départ et j'ai essayé d'éviter toutes les voitures qui se trouvaient devant moi, mais une Sauber m'a touché et mon aileron avant était cassé. Après, je n'ai pas arrêté de me battre mais dès que je remontais, je devais changer de pneus ».

La moitié des pilotes ont utilisé à leur guise les trois gommes à leur disposition par Pirelli (super-tendre, tendre et medium), au lieu des deux gommes obligatoires en 2015, et la neutralisation a ajouté des options supplémentaires en termes de stratégie. C'était la bonne idée de l'hiver, de la part du manufacturier italien, et les fans de F1 en profitent chaque week-end.