Des avocats anglais mandatés par la famille de Jules Bianchi, mort en 2015 à la suite d'un accident au Grand Prix du Japon 2014, ont adressé une «demande de reconnaissance de responsabilité» à son écurie et aux dirigeants de la Formule 1, a-t-on appris jeudi en marge du GP de Monaco.

Des lettres d'avocats ont été envoyées aux responsables de l'écurie Marussia, qui s'appelle désormais Manor Racing, de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), garante des règlements et de la sécurité, et du Formula One Group, promoteur de la F1, indique le cabinet britannique Stewarts Law dans un communiqué publié au début de la première séance d'essais libres du GP de Monaco.

Ces lettres «invitent» Marussia, en faillite puis rachetée début 2015 et rebaptisée Manor Racing, la FIA et le F1 Group, qui chapeaute la société Formula One Management (FOM) dirigée par Bernie Ecclestone, «à accepter que des erreurs ont été faites» dans «l'organisation de cette course qui a eu lieu dans des conditions dangereuses pendant la saison des typhons au Japon», précise le communiqué de Stewarts Law.

Jules Bianchi est mort de ses blessures, après une collision qui l'a plongé dans un coma profond. Photo : AFP

«Nous voulons que justice soit faite»

Interrogée par l'AFP, la FIA n'a pas souhaité réagir immédiatement.

Ces lettres d'avocats ne sont pas le dépôt d'une poursuite ou une saisine judiciaire mais marquent la détermination de la famille Bianchi à lancer si nécessaire une action en justice, moins d'un an après le décès du pilote à l'hôpital de Nice, en juillet 2015, à l'âge de 25 ans.

«Nous voulons que justice soit faite pour Jules et que la vérité soit établie au sujet des décisions qui ont abouti à l'accident de notre fils», écrit le père du pilote français, Philippe Bianchi, dans le communiqué de Stewarts Law.

Les mécanos de l'écurie Marussia poussent la voiture de Jules Bianchi vers la ligne de départ au GP du Japon, le 17 juillet 2015, peu de temps avant le violent accident qui allait le plonger dans le coma. Photo : AFP

Violente collision au Japon

C'est au GP de Monaco, il y a deux ans, que Bianchi, grand espoir et pilote de réserve Ferrari, avait marqué ses deux premiers points en F1, grâce à une 9e place considérée comme un authentique exploit. Cinq mois plus tard à Suzuka, sa monoplace heurtait de plein fouet un engin de levage placé temporairement sur une zone de dégagement.

«En tant que famille, nous avons tellement de questions sans réponse. Nous avons le sentiment que l'accident de Jules, et sa mort, auraient pu être évités si une série d'erreurs n'avaient pas été commises», ajoute Philippe Bianchi dans le communiqué.

Après l'accident, la FIA a publié un long rapport sur les circonstances de l'accident, puis elle a pris des mesures pour améliorer la sécurité des pilotes de F1.

Deux projets de cockpit semi-fermé, baptisés halo et canopée (ou Aeroscreen), sont actuellement à l'étude. Cette solution n'aurait probablement pas permis de sauver la vie de Bianchi.