L'Allemand Nico Rosberg a résisté à un sprint final endiablé de Daniel Ricciardo pour signer la victoire la plus serrée en six ans lors du Grand Prix de Singapour dimanche.

Du coup, le pilote Mercedes a célébré avec brio le 200e départ de sa carrière en F1 et surtout, il a doublé son coéquipier Lewis Hamilton au premier rang du championnat des pilotes. Avec six courses à disputer, Rosberg détient une avance de huit points sur le Britannique.

Sur le circuit de Marina Bay dimanche, Rosberg a devancé le pilote Red Bull par 488 millièmes de seconde pendant que Hamilton prenait le troisième rang, tout juste devant Kimi Raikkonen, sur Ferrari.

Rosberg a donc signé un troisième triomphe d'affilée, mais Hamilton croit encore qu'il peut renverser la tendance actuelle, après un week-end frustrant lors duquel il n'a jamais réussi à rouler au même rythme que Rosberg.

«Ce fut une fin de semaine éprouvante, et il y en a au cours d'une saison. Il faut savoir accepter un coup au menton, à l'occasion», a réagi Hamilton, sur un ton philosophique.

Hamilton devra donc de nouveau combler un écart avec son coéquipier au classement des pilotes. Rosberg, grâce à des victoires lors des quatre premières étapes de la saison, s'était forgé une avance de 43 points. Sept courses plus tard, Rosberg avait glissé au deuxième échelon.

«Ce n'est pas si difficile, je ne sais pas pourquoi, a affirmé Hamilton. Nous avons comblé un retard de 43 points, donc un recul de huit points n'est certainement pas aussi énorme à effacer. Avec tout ce qui s'est passé cette année, je suis encore dans la lutte. Il reste encore beaucoup de temps et je vais donner tout ce que j'ai.»

Une stratégie audacieuse

Ricciardo, qui est passé aux puits pour changer de pneus avec 14 tours à négocier, a réduit l'avance de Rosberg de 25 secondes avec 13 tours à faire à moins d'une seconde. Il a cependant été incapable de priver Rosberg d'une première victoire en carrière au Singapour.

Il s'agit de la fin de course la plus serrée depuis 2010, sur cette même piste, lorsque Fernando Alonso avait battu Sebastian Vettel par trois dixièmes de seconde.

«Daniel a tenté de me déstabiliser avec son arrêt aux puits à la fin, et nous savions que ce serait serré. Mais nous y sommes arrivés, et je suis très heureux, a déclaré Rosberg.

«La voiture était à la limite, c'est toujours comme ça, ici, à Singapour. C'est donc très satisfaisant de finir de cette façon.»

«À la fin, nous étions vraiment très nerveux, a renchéri le patron de Rosberg, Toto Wolff. C'était tellement serré à la fin, comme ça devrait être en Formule Un; quatre voitures de qualité, et des tactiques différentes.

«Je dois lever mon chapeau à Red Bull pour sa décision de le faire passer aux puits, ce que nous ne pouvions faire. Ricciardo est sorti avec beaucoup de rythme et la fin de course a été vraiment excitante.»

Ricciardo n'accusait que 5,2 secondes de retard avec cinq tours à compléter et tout laissait croire qu'il parviendrait à rattraper Rosberg. Mais une fois que ses pneus ultra-mous eurent passé leur efficacité maximale, il n'a pas réussi à reprendre le terrain perdu.

«Nous avons essayé quelque chose de différent au niveau stratégique et nous nous sommes approchés à une demi-seconde. Il s'en est fallu de peu, a mentionné Ricciardo.

«C'était plaisant de pouvoir pousser jusqu'au dernier tour, lui mettre un peu de pression et donner de l'espoir aux spectateurs.»

Vettel, sur Ferrari, a inscrit une impressionnante cinquième place, après avoir amorcé l'épreuve en fond de grille à la suite de problèmes techniques lors de la séance de qualifications.

Max Verstappen, qui occupait la quatrième case, a connu un laborieux départ et il a dû se contenter de la sixième position, après avoir doublé Alonso avec sept tours à faire.

Sergio Perez (Force India), s'est classé huitième, devant Daniil Kyvat (Toro Rosso) et Kevin Magnussen (Renault).