En remportant le Grand Prix des États-Unis de Formule 1, Lewis Hamilton (Mercedes) est revenu à 26 points de son coéquipier Nico Rosberg, toujours leader du Championnat du monde grâce à sa 2e place à Austin.

C'est la 7e victoire d'Hamilton cette saison et la 50e de sa carrière en F1, soit une de moins qu'Alain Prost. Les 26 points qui le séparent de Rosberg, à trois courses de la fin de saison (Mexique, Brésil, Abou Dhabi), c'est l'équivalent d'une victoire (25 pts) et d'un point, donc le suspense reste entier.

Le circuit d'Austin (Texas) «est un bon terrain de chasse pour moi», a souligné Hamilton sur le podium, interrogé par l'acteur Gerard Butler: il y a remporté dimanche sa quatrième victoire depuis que le GP des États-Unis y a été organisé pour la première fois en 2012, et la 5e sur le sol américain en comptant celle d'Indianapolis en 2007.

«J'ai pris un bon départ, pour une fois, mais cette victoire a mis du temps à se dessiner», a ajouté Hamilton qui a fait toutefois toute la course en tête.

«J'ai eu peur pendant toute la course d'avoir un problème mécanique. J'y pensais tout le temps, j'étais inquiet car j'avais l'impression d'avoir moins de puissance moteur. Mais finalement c'est un bon résultat pour toute l'équipe, au bout d'un week-end solide. J'espère que ça va continuer comme ça».

De bout en bout

Le podium a été complété par l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), devant l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), auteur du meilleur tour en course. Les Espagnols Fernando Alonso (McLaren-Honda) et Carlos Sainz Jr (Toro Rosso) se sont livré une furieuse bataille pour la 5e place, remportée par l'aîné, double champion du monde et idole de jeunesse du benjamin. Mais les commissaires de course ont ensuite convoqué Alonso pour un dépassement un peu viril sur Felipe Massa (Williams - 7e) mais n'ont pas pris de sanction contre lui après l'avoir entendu.

Parti en pole position, Hamilton a dominé la course de bout en bout alors que Rosberg, parti en pneus tendres comme le Britannique, a longtemps dû batailler avec Ricciardo, parti en pneus super-tendres et qui avait donc fait un choix de pneus plus risqué.

Mais ce choix a été compromis par l'abandon, au 30e tour sur 56, de son coéquipier néerlandais Max Verstappen, boîte de vitesses bloquée. Sa monoplace étant garée à un endroit dangereux, la «voiture de sécurité virtuelle», obligeant tous les pilotes à ralentir, a permis à Rosberg de passer par son stand pour changer de pneus, sans perdre trop de temps, puis de prendre facilement la 2e place à l'Australien, équipé de pneus medium.

Dans l'autre Ferrari, le Finlandais Kimi Räikkönen a dû abandonner au 39e tour alors qu'il venait de s'arrêter au stand pour changer de pneus. Un écrou de roue arrière mal serré l'a obligé à s'arrêter à la sortie des stands, quand il en a été prévenu. 

Un point pour Haas 

Parti sur la 17e place de la grille, le Français Romain Grosjean a terminé au 10e rang son 100e GP de F1, avec donc un point de consolation pour son écurie américaine Haas qui effectue sa première saison en F1 et roulait à domicile, devant un public record.

Près de 270 000 spectateurs sont venus sur le Circuit des Amériques, sur l'ensemble de ce week-end marqué par un grand beau temps et un concert samedi soir de la chanteuse Taylor Swift.

Il s'agit du 5e doublé en 2016 pour l'écurie Mercedes-AMG qui a déjà empoché le titre des constructeurs au GP du Japon, il y a quinze jours.

Derrière les intouchables Flèches d'Argent, Red Bull a encore augmenté, de trois unités, son avance sur Ferrari, car Ricciardo a terminé 3e, devant un Vettel courageux.

Le pilote australien avait obligé ses adversaires, sur le podium, à boire le champagne du vainqueur dans sa bottine de course après sa victoire en Malaisie. Il a récidivé dimanche et Gerard Butler, l'acteur britannique, s'est dévoué.

Avec 50 victoires en F1, Hamilton, déjà triple champion du monde (2008, 2014 et 2015), se rapproche à une unité du Français Alain Prost, lui-même quatre fois titré (1985, 1986, 1989, 1993). Le recordman absolu reste l'Allemand Michael Schumacher, septuple champion du monde, qui a remporté 91 GP de F1.