Le scénario est parfait et le suspense continue dans le feuilleton Mercedes: Lewis Hamilton et Nico Rosberg, en quête d'un titre mondial, partiront sur la première ligne, dimanche au Grand Prix d'Abou Dhabi de Formule 1.

C'est la 61e pole position d'Hamilton, dont 12 cette saison (contre huit pour Rosberg). Il prendra le départ avec 12 points de retard sur l'Allemand au classement du Championnat du monde. Celui-ci devra absolument finir sur le podium si l'Anglais gagne.

«J'ai déjà fait la moitié du travail. Le but est toujours le même, gagner cette course», a réagi Hamilton. À la fin de la séance de qualifications, les deux rivaux ont amélioré leur chrono de trois dixièmes de seconde, coup sur coup, dans leur dernier tour lancé. Mais l'écart entre eux est resté le même qu'après leur première tentative, au début de la dernière portion (Q3): trois dixièmes.

«Je ne pouvais pas aller plus vite aujourd'hui mais ça ne change rien à mon objectif de dimanche: gagner la course», a dit Rosberg, visiblement un peu déçu de sa performance sur ce circuit de Yas Marina où il visait une troisième pole position d'affilée, après celles de 2014 et 2015. L'an dernier, il a même gagné, mais ça ne comptait pas, car Hamilton était déjà champion depuis le GP des USA à Austin.

«J'étais en contrôle total», a aussi dit Hamilton, seul pilote à être passé samedi sous la barre de la minute et 39 secondes au tour (1:38.755), à 202 km/h de moyenne. Grâce à une Mercedes «très bien réglée, le résultat du travail incroyable réalisé par mes ingénieurs et mes mécaniciens», a ajouté le triple champion du monde. Ce sera la 105e fois qu'il démarre sur la première ligne, en 188 GP de F1 depuis 2007.

«Lewis a vraiment fait un boulot incroyable, on ne peut rien dire de plus», a renchéri Niki Lauda, président non-exécutif de l'écurie Mercedes-AMG et triple champion du monde de F1, comme Hamilton.

Red Bull et Ferrari veulent gâcher la fête

Sur la deuxième ligne de la grille de départ, l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull) tentera de jouer les trouble-fêtes en profitant d'une stratégie différente: il prendra le départ en pneus super-tendres alors que les deux Flèches d'Argent, devant lui, seront équipées d'un train de pneus ultra-tendres et devront donc s'arrêter avant lui pour les changer.

Les deux pilotes Ferrari, Kimi Räikkönen (4e) et Sebastian Vettel (5e), seront mieux placés au départ que le prodige néerlandais Max Verstappen (Red Bull), 19 ans, qui souhaite aussi gâcher la fête des pilotes Mercedes. Une seule chose est sûre, il ne pleuvra pas dans le désert, donc seul un incident de course, toujours possible, pourra perturber la course en tête.

Le départ sera déterminant, encore plus pour Rosberg que pour Hamilton, idéalement placé pour s'échapper en tête, car il doit éviter à tout prix de se retrouver dans un peloton de chasse, au milieu des Red Bull et des Ferrari. Sur ce circuit, l'Allemand rêve de rejoindre au palmarès son père Keke, un Finlandais moustachu, sacré en 1982 dans une Williams... aux couleurs de l'Arabie Saoudite.