Les nouveaux paddocks de la F1 coûteront finalement 18 millions de plus que prévu, a confirmé la Ville de Montréal dans un document rendu public hier qui précise que Montréal connaissait ces dépassements de coûts depuis au moins décembre 2015. Ces dépassements seront « financés » par le gouvernement du Québec, soutient la Ville de Montréal.

Le document de la Ville, un sommaire décisionnel préparé en vue d'un vote à la séance du conseil municipal lundi prochain, confirme aussi que Montréal « négocie présentement la révision de l'entente initiale » avec les propriétaires de la F1 pour prolonger de cinq ans la présentation du Grand Prix, soit de 2025 à 2029.

Les dépassements de coûts de 18 millions seront assumés par le gouvernement du Québec, selon le document de la Ville de Montréal. Le coût des nouveaux paddocks est passé de 30 millions en vertu de l'entente initiale en 2014 à 48 millions. « Il est anticipé que le gouvernement du Québec assumera les coûts additionnels de 18 millions. Les discussions avec le gouvernement du Québec se poursuivent. [...] », indique le document.

Québec confirme avoir reçu la demande de Montréal pour assumer les dépassements de coûts des paddocks. « Le gouvernement a reçu mercredi [dernier] une demande de soutien financier de la Ville de Montréal dans le cadre de la réfection des paddocks. Le tout est actuellement en analyse », a dit Patrick Soucy, attaché de presse de la ministre québécoise du Tourisme Julie Boulet.

Ottawa, Québec et Montréal paient en moyenne 18,7 millions par an en subventions aux propriétaires de la F1 (Formula One Management) pour avoir le droit de présenter le Grand Prix du Canada de 2015 à 2024 et reçoivent aussi en moyenne 4 millions par an en redevances sur la vente de billets.

UN PLAN DE 48 MILLIONS SOUMIS EN DÉCEMBRE 2015

Le document de la Ville confirme que Montréal savait depuis au moins décembre 2015 que les coûts de réfection des paddocks allaient être largement supérieurs à la somme prévue de 30 millions dans l'entente avec la F1 conclue en juin 2014.

En mars 2015, la Ville de Montréal a soumis aux propriétaires de la F1 (Formula One World Championship) un premier plan fonctionnel et technique de 30 millions « élaboré en collaboration » avec le promoteur local Groupe de course Octane, mais ce plan de 30 millions a « ensuite été refusé » par les propriétaires de la F1 (l'entreprise britannique dirigée par Bernie Ecclestone). Le plan fonctionnel et technique « a donc été retravaillé afin de répondre aux exigences » de la F1. La Ville de Montréal a ensuite présenté une « version révisée » du plan fonctionnel et technique de 48 millions aux dirigeants de la F1 le 15 décembre 2015, soit il y a un an.

Quelques jours plus tard, soit le 20 décembre 2015, La Presse avait demandé au président du conseil exécutif de la Ville de Montréal, Pierre Desrochers, si les rénovations aux installations du circuit Gilles-Villeneuve coûteraient finalement plus cher que les 30 millions prévus dans l'entente de l'été 2014 et le règlement d'emprunt adopté par la Ville de Montréal en janvier 2015. « Il est clair qu'il y a une enveloppe de 32,6 millions [approuvée par le conseil municipal], mais il faudra voir comment ça se terminera », a répondu M. Desrochers, qui a précisé vouloir « bien voir les besoins qui sont exprimés » par les dirigeants de la F1.

LES TRAVAUX COMMENCERONT EN 2018

Les nouveaux paddocks doivent être livrés au plus tard le 30 avril 2019 en vertu de la nouvelle entente de principe entre Montréal et la F1. Au départ, l'entente de 2014 prévoyait la livraison des paddocks à temps pour le Grand Prix de 2017. En annonçant fin novembre la conclusion de cette nouvelle entente de principe avec la F1 qui faisait en sorte que Montréal figure au calendrier officiel de la F1 en 2017, le maire Denis Coderre a confirmé que les nouveaux paddocks seraient prêts en 2019, sans donner d'autres détails sur l'entente de principe.

Le plan de la Ville de Montréal est le suivant : un appel d'offres pour des services professionnels au début de l'année 2017, la réalisation des plans et devis en 2017 et 2018, un appel d'offres pour les travaux au début de 2018, les travaux de construction en 2018 et 2019. La Ville prévoit que le coût de la rénovation des paddocks sera réparti comme suit : 3 millions en 2017, 30 millions en 2018, 15 millions en 2019, pour un total de 48 millions.

Le conseil municipal doit autoriser ces modifications au « projet de réfection des infrastructures du Grand Prix de F1 ». « Une décision tardive ou défavorable [...] aurait pour conséquence un délai dans la réalisation des travaux et donc un impact sur la programmation des événements qui doivent reprendre leur cours normal en 2019. S'il n'y a pas d'entente, nous n'irons pas de l'avant avec les travaux d'amélioration du circuit Gilles-Villeneuve », indique le document de la Ville de Montréal.