Bernie Ecclestone a dirigé la F1 comme «un dictateur pendant longtemps» et celle-ci a désormais besoin d'un «nouveau départ» pour se développer, a estimé mardi Chase Carey, le nouveau patron de la discipline reine du sport automobile.

«C'est un grand sport, mais, clairement, il peut être amélioré, a déclaré l'Américain Carey dans une interview à la BBC. Jusqu'à un certain point, nous avons besoin d'un nouveau départ. (...) Ce que nous apportons, c'est un regard neuf. Nous n'avons pas d'autre ambition que d'en faire un sport fantastique pour les fans.»

Bernie Ecclestone (86 ans) a été remercié lundi par Liberty Media, les nouveaux maîtres américains de la discipline, après plus de 30 ans de règne sans partage.

«Je m'attends à ce que ce soit difficile pour Bernie. Il a dirigé ce sport la majorité de sa vie d'adulte», a commenté M. Carey.

«Il dit lui-même qu'il est un dictateur. Il a dirigé comme un dictateur pendant longtemps (...) Ce sport a besoin d'un regard neuf, mais il (Ecclestone) peut encore beaucoup apporter à la F1», a continué l'Américain.

Liberty Media espère relancer la F1, en perte de vitesse depuis plusieurs années, en programmant notamment davantage de courses, en développant des supports multimédias et en organisant des événements médiatiques en marge des Grands Prix.

«Bernie est une équipe à lui tout seul. Ce n'est pas une organisation efficace (...) dans le monde d'aujourd'hui pour développer (...) des opportunités, dans tous les secteurs», a encore jugé mardi le nouveau dirigeant.

«D'un point de vue sportif, la prise de décision n'est pas aussi efficace qu'elle a besoin de l'être», a-t-il encore ajouté, avant de se demander «si cette façon de prendre les décisions est liée aux relations entre les acteurs» de la F1.

Objectif simplicité

Dans deux autres interviewes, Chase Carey a clarifié le rôle du nouveau directeur général de la F1 Ross Brawn, un ingénieur et ancien directeur d'écurie qui s'est illustré avec Ferrari au début des années 2000 avant de conquérir le titre mondial avec des voitures portant son nom en 2009.

«Nous voulons améliorer le sport sur la piste», a expliqué M. Carey sur Sky Sports, ajoutant que l'ingénieur britannique «sait» ce que la F1 «peut et devrait devenir» sur un circuit.

«Ce sera lui qui dirigera notre stratégie et qui mettra en place ce que nous essayons de faire sur le côté course du business», a précisé M. Carey à PA.

«Je crois que la simplicité doit être notre principale objectif, a ensuite déclaré Brawn dans une interview à BBC Radio 5 Live. J'ai regardé la F1 en tant que spectateur ces dernières années et, par moments, je n'étais pas certain de savoir ce qu'il se passait pendant la course.»

«Je crois que ce que les fans veulent, c'est de la compétition et ils n'en ont pas eu trop ces derniers temps» avec la domination de Mercedes ces trois dernières saisons, a-t-il ajouté.

«Nous voulons que la course soit un grand spectacle. Si vous venez passer le week-end (à un Grand Prix), vous devez être diverti du début à la fin», a insisté Brawn, dans le sillage de Chase Carey, qui réclamait un peu plus tôt que chaque Grand Prix soit comme un Super Bowl, la spectaculaire et démesurée finale de la NFL.