Leurs premiers mots ont été adressés indirectement aux proches des victimes de l'attentat à la bombe survenu lundi soir à la sortie d'un concert à Manchester en Angleterre. Mardi matin, François Dumontier et Denis Coderre ne pouvaient pas ignorer pareil évènement et ne pas avoir «une pensée» pour eux. D'autant plus que les festivités programmées au cours du week-end du Grand Prix de Formule 1 du Canada rassembleront des dizaines de milliers d'amateurs de course automobile sur l'île Notre-Dame dans 15 jours. Ce qui, dans ce contexte, soulève un enjeu de sécurité majeur.

«Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui s'est passé [lundi soir] à Manchester. En tant qu'organisateur d'un grand évènement, ça vient nous toucher.» Le promoteur de la course montréalaise a modifié le préambule de son discours mardi dans les garages du circuit Gilles-Villeneuve. À l'occasion d'une conférence de presse, François Dumontier devait parler d'emblée des festivités qui souligneront les 50 ans de la course automobile au pays. L'actualité de la veille l'a conduit à modifier son discours.

Présent pour l'occasion, le maire de Montréal en a fait de même. «Je veux rassurer la population que nous sommes très sensibles à tous les aspects de sécurité, a précisé Denis Coderre. Tout le monde travaille ensemble, on a un agenda de vigile qui est mis en place depuis très longtemps, il y a un travail continu qui se fait.»

Au lendemain de l'attentat à la bombe à Manchester, qui a fait 22 morts et 59 blessés lundi soir à la sortie d'un concert dans cette ville britannique, la question était inévitable: Le Grand Prix du Canada qui célèbre ses 50 ans cette année et qui accueillera une foule très importante durant les trois jours de compétition, du 9 au 11 juin prochains, verra-t-il sa sécurité renforcée ?

«Depuis les évènements de Saint-Jean-sur-Richelieu et du Parlement du Canada, on a un niveau de vigilance élevé, il y a un travail de tous les instants qui se fait, tous les regroupements de sécurité se parlent actuellement. (...) On n'a pas à s'inquiéter. (...) On est vigilants. Mais on n'a pas aujourd'hui à augmenter le niveau de vigilance, il est à un niveau qui est correct», a répondu le maire de Montréal.

Très populaire auprès des amateurs comme auprès des écuries et des pilotes de F1, le Grand Prix du Canada peut accueillir plus de 100 000 personnes rien que pour sa course du dimanche. Les essais du vendredi et les qualifications du samedi génèrent aussi un fort achalandage.

À 15 jours de l'ouverture du site, plusieurs tribunes affichent complet pour les trois jours. Les organisateurs observent un intérêt croissant cette année en raison essentiellement de l'arrivée en F1 du jeune montréalais Lance Stroll, de la course au titre indécise entre Ferrari et Mercedes, et de la tenue du Grand Prix du Canada jusqu'en 2029.

Si cette popularité accrue réjouit le promoteur, celui-ci a également parfaitement conscience des enjeux de sécurité que cela soulève dans le contexte international actuel. François Dumontier se garde bien cependant d'élaborer sur les mesures de sécurité qui seront prises le mois prochain, tant à la sortie très achalandée du métro de l'île Sainte-Hélène qu'à l'entrée principale du circuit au niveau du pont du Cosmos.

«On ne peut pas dévoiler évidemment ce que l'on fait, on a déjà un plan [de sécurité] assez important», conclut François Dumontier.