Spécificité du Grand Prix de Monaco de Formule 1, les vingt pilotes ont profité vendredi d'une journée de repos... ou presque, car tous regardent déjà vers les qualifications, disputées samedi, souvent décisives sur un circuit étroit où dépasser s'avère presque impossible.

La position de pointe donne en effet un indéniable avantage pour la victoire en Principauté: lors des dix dernières éditions, sept vainqueurs se sont élancés de la pole.

«Une fois en course, même une voiture trois secondes plus vite derrière ne pourra pas vous doubler, résumait mercredi le Français de Haas Romain Grosjean. Finalement, la "qualif", c'est la clé.»

Particulièrement cette année, où les monoplaces ont forci à la faveur d'une nouvelle réglementation technique, rendant d'éventuelles tentatives de dépassement encore plus périlleuses.

«Généralement, c'est toujours serré sur cette piste, et encore plus maintenant que nous avons gagné, quoi... 200 mm, 20 cm en largeur. Ça n'a l'air de rien mais quand toutes les voitures seront réunies sur un circuit aussi étroit, vous verrez tout de suite la différence, notait mercredi l'Australien de Red Bull Daniel Ricciardo.

Ou comme le disait le Brésilien de Williams Felipe Massa de manière plus imagée: «Parfois ici tu embrasses les barrières. Peut-être qu'il y aura beaucoup plus de baisers cette année et peut-être même plus que des baisers. Peut-être un poing dans la figure si tu embrasses trop fort!»

Les deux premières séances d'essais libres jeudi ont confirmé ces intuitions. «J'étais derrière quelques voitures, ça a l'air impossible de doubler», réagissait en fin de journée le Français de Force India Esteban Ocon, qui découvrait le circuit «pour de vrai» après des années de pratique sur jeu vidéo.

«Quand tu laisses passer une voiture, tu vois sa taille, elle est gigantesque et tu te sens très mal à l'aise», abondait le vétéran britannique Jenson Button, de retour pour une pige chez McLaren-Honda en remplacement de l'Espagnol Fernando Alonso, parti s'essayer aux 500 miles d'Indianapolis, en IndyCar.

Hamilton pour égaler Senna

Mais au vu des résultats de jeudi, bien malin celui qui peut prédire l'issue du Grand Prix de Monaco 2017.

Le Britannique de Mercedes Lewis Hamilton, qui pourrait égaler ce week-end le record de pole positions du Brésilien Ayrton Senna, a signé le meilleur temps du matin, mais les Flèches d'argent se sont révélées hors de rythme l'après-midi, la faute à un mauvais choix de réglages.

Son rival allemand de Ferrari Sebastian Vettel, meneur du Championnat du monde, en a profité pour améliorer ce chrono de près d'une seconde.

Cinquième temps de la première séance et deuxième de la seconde, Ricciardo a aussi placé ses billes. L'Australien a un compte à régler avec Monaco, après avoir vu la victoire se refuser à lui l'an dernier malgré sa pole.

Attention, en effet, à ne pas négliger l'importance de la stratégie en course. Hamilton en 2015 et Ricciardo en 2016 l'ont appris à leurs dépens: leurs deux passages aux puits - et, pour ce dernier, l'impréparation de son équipe au deuxième arrêt - leur a coûté la victoire.

Les «qualifs» auront aussi un rôle à jouer dans un milieu de tableau très dense cette saison.

Jeudi, les Toro Rosso du Russe Daniil Kvyat et de l'Espagnol Carlos Sainz Jr, historiquement performantes sur le Rocher, se sont plus clairement détachées, signant les quatrième et cinquième temps de la deuxième séance, après les sixième et neuvième de la première.

Verdict samedi à 14h locales (8h heure du Québec), après une troisième et dernière séance d'essais libres à 11h (5h heure du Québec).