Le pilote Force India Sergio Perez n'a peut-être pas de formule magique pour aider Lance Stroll à inscrire ses premiers points en carrière ce week-end, au Grand Prix du Canada, mais selon lui, il ne fait aucun doute qu'il sera plus rapide qu'à l'accoutumée.

Perez est revenu jeudi matin, lors de la traditionnelle conférence de presse des pilotes, sur sa première expérience devant ses partisans, lors du premier Grand Prix du Mexique en 2015.

Le pilote âgé de 27 ans avait alors fini huitième. Toutefois, à la différence de Stroll, Perez était déjà un pilote expérimenté lorsqu'il a disputé son premier Grand Prix à la maison - il comptait quatre années d'expérience et plus de 75 courses avec Sauber (37), McLaren (19) et Force India (19).

«Quand tu cours chez toi, tu obtiens l'opportunité de voir tes parents et tes amis - ce qui est très rare en temps normal -, donc ton niveau d'émotions est au maximum, à 100%, tout le temps», a d'abord décrit Perez.

«Et puis, quand tu complètes la course, tu deviens très émotif, a-t-il poursuivi. On dit souvent que lorsque tu es chez toi, tu es plus rapide de deux dixièmes de seconde, et je le crois. Tu as tellement d'énergie et de volonté de bien faire que plutôt que de ressentir de la pression, tu ressens une surdose d'énergie. (...) Ceci étant dit, c'est important de garder les deux pieds sur terre, de ne pas laisser les émotions prendre le dessus.»

Stroll prend part au Grand Prix du Canada pour la première fois de sa carrière. Vendredi, lors des essais libres, ce sera la première fois qu'il donnera des coups de roue sur le circuit Gilles-Villeneuve. Le pilote de Mont-Tremblant a été contraint à l'abandon dans quatre des six courses auxquelles il a participé jusqu'ici cette saison, et son meilleur résultat est une 11e place au Grand Prix de Russie.

De nombreux pilotes du plateau y sont allés ces derniers jours de conseils à la recrue de Williams, qui n'est âgée que de 18 ans. Mercredi, lors d'un événement promotionnel aux rapides de Lachine, le pilote Red Bull Max Verstappen a notamment déclaré qu'il devait faire abstraction de toute l'effervescence entourant sa venue à Montréal.

«Prenez ça relaxe, laissez-le faire les choses. Je pense que c'est la meilleure approche à avoir, a dit le Néerlandais âgé de 19 ans au quotidien La Presse. (...) En général, tout le monde doit être patient. Ne lui faites pas subir trop de pression.»

Verstappen, qui a commencé sa carrière en F1 en 2015 à l'âge de 17 ans, cinq mois et 15 jours, n'a jamais couru devant ses partisans, aux Pays-Bas. De nombreux admirateurs néerlandais s'étaient cependant déplacés au Grand Prix de Belgique pour venir encourager le jeune pilote étoile, qui avait pris le 11e rang.

Le même son de cloche s'est fait entendre du côté du pilote Mercedes Lewis Hamilton, présentement deuxième au classement derrière Sebastian Vettel. Il a lui aussi suggéré à Stroll de ne pas trop s'en faire avec ses déboires du début de saison, car tous les pilotes «apprennent sur le tas».

«C'est difficile de commencer en F1, parce qu'on n'enseigne pas comment gérer les médias et les commentaires, a dit le Britannique au Réseau des Sports mercredi. Je lui conseille d'en profiter et de ne laisser personne le tirer vers le bas. S'il ne se laisse pas abattre par les critiques, il en sortira grandi.»

Même s'il ne faut pas trop s'en faire pour le moment, le coéquipier de Verstappen chez Red Bull, Daniel Ricciardo, a souligné que le temps commence à presser pour Stroll. Selon l'Australien, qui a triomphé au Grand Prix du Canada en 2014, le Québécois devra commencer à amasser des points après la pause estivale, prévue au mois d'août, sinon, dit-il, «il devra insister».

Toutefois, avant qu'il ne commence à s'en faire, Perez lui a prodigué un dernier conseil.

«Reste calme et savoure le moment présent, parce que le week-end va passer très rapidement», a-t-il déclaré, avant de lui donner une tape sur l'épaule.