Fernando Alonso sera de retour derrière le volant de sa McLaren ce week-end au Grand Prix du Canada, et ce sera peut-être pour la dernière fois.

L'Espagnol s'est absenté du Grand Prix de Monaco, il y a deux semaines, afin de tenter sa chance pour la première fois de sa carrière à l'Indy 500. Même s'il n'a pu compléter l'épreuve en raison d'un problème de moteur, Alonso dit avoir apprécié l'expérience. Le vétéran a mené pendant un total de 27 tours avant que sa voiture Andretti Autosport Honda ne rende l'âme, au 179e tour.

«J'ai appris beaucoup de nouvelles choses. C'était très intense, parce que j'ai dû apprendre sur le tas, à partir de zéro, a-t-il raconté. Ç'a fait du bien d'interrompre ma saison de Formule 1 pendant quelques semaines, afin d'apprendre les rudiments du métier en IndyCar. (...) C'était une bonne décision que de se rendre là-bas.»

De l'avis du principal intéressé, l'ambiance qui régnait dans les paddocks à Indianapolis s'est révélée être une véritable bouffée d'air frais. Des photos ont d'ailleurs circulé en marge de l'événement le montrant en train d'arpenter les paddocks en planche à roulettes. Pour Alonso, cette anecdote illustrait parfaitement la différence entre la F1 et la série IndyCar.

«Tout d'abord, nous n'avons pas la permission de faire de la planche à roulettes ici, dans les paddocks, a-t-il souligné. (...) L'ambiance est totalement différente. Tout le monde est détendu, heureux d'être là. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas ici, mais la «machine» entourant la F1 est là, et les dirigeants ne s'en cachent pas; ils veulent provoquer des guerres entre les pilotes.»

Le double champion du monde connaît une saison de misère en F1, et il n'a complété qu'une seule des cinq courses auxquelles il a pris part: une 12e place au Grand Prix d'Espagne. Malgré ses déboires en piste, le pilote de 35 ans a réitéré que sa priorité était la F1.

«Ma priorité, c'est de gagner un championnat de F1, a-t-il mentionné. Je sais que je suis à mon meileur derrière un volant en F1, car ça fait 16 ans que je fais ça. Mais je sais aussi que je peux sauter dans n'importe quelle autre voiture et être compétitif. Je ne suis pas effrayé par l'avenir. Si je ne gagne pas un troisième championnat du monde, je sais que je peux courir dans une autre série et connaître du succès.»

Alonso a profité de l'occasion jeudi pour répéter qu'il commencerait à songer à son avenir à compter de septembre.

25 courses? Oubliez ça!

Les probabilités qu'Alonso quitte carrément la F1 ont augmenté considérablement depuis que des rumeurs ont commencé à circuler à l'effet que le sport songe à allonger son calendrier de cinq courses, pour s'établir à 25.

«J'ai commencé en F1 à l'époque où il n'y avait que 16 courses au calendrier, en plus des essais, a rappelé le principal intéressé. (Les dirigeants) ne cessent d'augmenter le nombre d'épreuves, et je crois qu'en ce moment, la saison est déjà passablement exigeante. Donc c'est assez. (...) À ce stade-ci de ma carrière, je considère que ma qualité de vie est plus importante que ma carrière professionnelle. Si ça reste comme c'est là, je serai heureux de continuer, mais si ça augmente - comme en NASCAR, où ils disputent 45 ou 50 courses - alors ce sera terminé pour moi.»

Ce point de vue a également été partagé, dans une certaine mesure, par le pilote Mercedes Lewis Hamilton.

«Je n'y ai jamais vraiment songé, a-t-il confié. Mais je comprends le point de vue de Fernando, et je suis plutôt d'accord avec lui.»

Alonso, qui a déjà gagné au Grand Prix de Monaco, n'est toutefois pas à court de projets.

Parmi ceux-ci, il faut compter la concrétisation de la prestigieuse triple couronne du sport automobile. Elle consiste à triompher au Grand Prix de Monaco, à l'Indy 500 et aux 24 heures du Mans. Seul le légendaire pilote britannique Graham Hill y est parvenu dans l'histoire. Victorieux à Indianapolis en 2000 et en 2015, et à Monaco en 2003, Juan Pablo Montoya est le seul pilote en activité à posséder les deux tiers de la couronne.